Une action symbolique. Aujourd’hui, des agriculteurs, des veuves et d’autres utilisateurs professionnels victimes de l’utilisation des pesticides osent se montrer en plein jour et accuser un système qui les a rendus malades. Il s’agit d’une avancée considérable. Générations Futures rend hommage à leur grand courage et pense aux souffrances qui les touchent, eux et leurs familles. Du courage il en faut en effet pour oser témoigner alors que l’ensemble du système agro-industriel fait régner l’omerta sur ce sujet depuis un demi-siècle !
Générations Futures accuse les responsables de ces tragédies.
- Les firmes de l’agrochimie d’abord qui nient la dangerosité des leurs produits en minimisant les risques et en faisant porter la responsabilité d’éventuels accidents aux utilisateurs eux-mêmes (3).
- L’Etat ensuite, qui n’a pas su mettre en place un système d’évaluation des pesticides qui ne repose pas que sur des données fournies par les firmes elles-mêmes. L’Etat qui n’a pas non plus su voir assez tôt que le ‘système pesticides’ en agriculture devait céder la place à des systèmes agronomiques moins dépendants des pesticides. Aujourd’hui encore N. Sarkozy n’arrive ainsi pas à admettre que l’on doit réduire l’utilisation des pesticides et non pas seulement trouver de nouvelles molécules ! (4)
- Le syndicat FNSEA enfin, porte sa part de responsabilité, puisque, aveuglé par le miroir aux alouettes de la course au rendement et à l’intensification, il a foncé et fonce encore aujourd’hui tête baissée dans le modèle agricole promu par l’agro-industrie, fortement dépendant de l’emploi de pesticides dangereux. Par ailleurs la FNSEA freine scandaleusement la création de nouveaux tableaux qui pourraient améliorer la reconnaissance des maladies professionnelles liées aux pesticides ! (5)
««Cette manifestation de Phyto-victimes au Salon de l’agriculture nous permet aujourd’hui de voir le prix payé par les travailleurs, en agriculture et dans d’autres secteurs, pour le recours en masse aux pesticides de synthèse depuis un demi siècle. » déclare François Veillerette, Porte Parole de Générations Futures. « En plein débat électoral, il doit servir d’électrochoc et faire prendre conscience à l’ensemble des candidats à l’élection présidentielle qu’une réduction rapide de l’utilisation et de la dangerosité des pesticides est désormais une priorité de santé publique. Nous attendons des engagements clairs des partis politiques là-dessus. » Ajoute t’il.
1 : Union des Industries de la Protection des Plantes, le lobby des fabricants de pesticides en France.
2 : Voir notre site : http://www.victimes-pesticides.fr/
3 : L’UIPP veut faire porter la prévention des risques uniquement sur les changements de comportement des agriculteurs, pour éviter d’avoir à travailler sur la réduction du risque à la conception des produits et à faire face à ses propres responsabilités. Voir : http://www.sante-et-travail.fr/agriculture--face-aux-pesticides--la-prevention-reste-artisanale_fr_art_941_50061.html
4 : http://www.campagnesetenvironnement.fr/special-presidentielle-la-parole-a-nicolas-4900.html
5 : La commission supérieure des maladies professionnelles en agriculture (COSMAP), lors de sa réunion du 1er juin 2011, s’est prononcée favorablement pour la création d’un nouveau tableau, permettant de faire reconnaître le cas échéant l’origine professionnelle de la maladie de Parkinson. La FNSEA a voté contre ! voir : http://www.fnafcgt.fr/IMG/pdf/07-11_PARKINSON.pdf
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