jeudi 7 avril 2005

Manifestation des agriculteurs biologiques à Paris

1000 producteurs bio, soutenus par une foule de supporters, à Paris, repartent insatisfaits !

A l’appel de la FNABFédération Nationale des Agriculteurs Biologiques, 1000 agriculteurs biologiques ont manifesté le 7 avril 2005 à Paris pour demander des mesures immédiates en faveur de la bio. Cette mobilisation importante des paysans bio témoigne de l’envie et du besoin de cette profession, fortement pénalisée par les modalités actuelles d’attribution des aides agricoles, de se faire entendre et reconnaître comme acteurs essentiels de la vie économique, politique, sociale, et…environnementale.

De nombreuses organisations écologistes, (dont le MDRGF, Greenpeace, Objectifbio 2007…), des associations de consommateurs, des représentants de partis politiques (PS, Verts, Cap 21) sont venus exprimer leur soutien lors de cette journée.

Une délégation, composée du Président de la FNAB, des Biocoop, de Nature et Progrès, un représentant de l’ITAB, et du Président du MDRGF, s’est alors rendue au Ministère de l’Agriculture. Le représentant du Ministre qui les a reçu leur a annoncé la mise en place d’un crédit d’impôt en faveur des bio à partir de 2006, dans le cadre du projet de loi d’orientation agricole. Même si cette mesure va dans le bon sens, elle n’est pas suffisante et ne répond que partiellement aux demandes des bio en faveur d’une application plus équitable de la PAC, et d’une rémunération de reconnaissance pérenne, du fait des bénéfices sociaux et environnementaux dont profite l’ensemble de la société.
Il faut savoir que les agriculteurs bio touchent jusqu’à 40% d’aides en moins que leurs collègues travaillant en agriculture chimique, ce qui est pour le moins paradoxal alors qu’ils produisent des produits sains sans polluer leur environnement !. A l’heure même où la Mutualité Sociale Agricole s’inquiète de la santé des agriculteurs, et qu’est jugée crédible par les scientifiques, l’incidence des pesticides sur l’augmentation de certains cancers, l’on constate avec stupeur que l’agriculture chimique, et polluante, est favorisée par rapport à l’agriculture biologique !
La future loi d’orientation agricole ne montrera probablement aucun changement de cap par rapport à aujourd’hui. L’agriculture biologique restera alors seulement considérée comme une diversification possible. Nous espérons cependant encore assister à l’éveil d’une véritable volonté politique en faveur d’un changement de système qui entraînerait une revitalisation du monde agricole français, la fin de la désertification des campagnes, et ce en répondant aux attentes de la société et des consommateurs.

La FNAB va maintenant initier d’autres actions, y compris en régions, pour faire aboutir ses revendications. Le MDRGF sera à ses côtés, pour défendre ce mode de production respectueux de l’environnement et de la santé humaine.