jeudi 23 mars 2006

En finir avec la gratuité ! texte inedit de J P Berlan

En finir avec la gratuité !

En 1845, le lobby des Fabricants de Chandelles, Bougies, Lampes, Chandeliers, Réverbères, Mouchettes, Éteignoirs, et des Producteurs de Suif, Huile, Résine, Alcool, et généralement de tout ce qui concerne l'Éclairage avaient pétitionné les députés dans les termes suivants : Nous subissons l'intolérable concurrence d'un rival étranger placé, à ce qu'il paraît, dans des conditions tellement supérieures aux nôtres, pour la production de la lumière, qu'il en inonde notre marché national à un prix fabuleusement réduit; car, aussitôt qu'il se montre, notre vente cesse, tous les consommateurs s'adressent à lui, et une branche d'industrie française, dont les ramifications sont innombrables, est tout à coup frappée de la stagnation la plus complète.

Ce rival, qui n'est autre que le soleil, nous fait une guerre (si) acharnée Nous demandons qu'il vous plaise de faire une loi qui ordonne la fermeture de toutes fenêtres, lucarnes, abat-jour, contre-vents, volets, rideaux, vasistas, oeils-de-boeuf, stores, en un mot, de toutes ouvertures, trous, fentes et fissures par lesquelles la lumière du soleil a coutume de pénétrer dans les maisons, au préjudice des belles industries dont nous nous flattons d'avoir doté le pays, qui ne saurait sans ingratitude nous abandonner aujourd'hui à une lutte si inégale. Et d'abord, si vous fermez, autant que possible tout accès à la lumière naturelle, si vous créez ainsi le besoin de lumière artificielle, quelle est en France l'industrie qui, de proche en proche, ne sera pas encouragée ? "Le lecteur aura reconnu des extraits du pamphlet célèbre de Frédéric Bastiat, qui ferraillait contre les protectionnistes de son temps. Ce libéral conséquent avait pressenti le principe économique néo-libéral d'une croissance illimitée, quelqu'en soit le coût : toute activité gratuite, parce qu'elle lèse le secteur marchand correspondant, devra être soit interdite soit taxée à son profit. Les êtres vivants commettent un crime impardonnable: ils se reproduisent et se multiplient gratuitement. Certains en éprouvent même du plaisir. Depuis plus de deux siècles, notre société livre à cette gratuité une guerre longtemps secrète dont la dernière bataille est en cours.

Depuis 1961, l'Union pour la Protection des Obtentions Végétales (UPOV) signée par les six pays fondateurs du Marché commun, protège les sélectionneurs du pillage de leurs variétés (de blé, d'orge, etc.) par leurs concurrents. En interdisant à un semencier de vendre sous son nom une variété pillée, cette convention moralise le marché des semences et protège l'obtenteur (le créateur) d'une nouvelle variété . Précisons : ce que l'on appelle variété ( le caractère de ce qui est varié, diversité ) en est précisément le contraire puisque constitué de copies identiques d'un modèle (ou génotype) unique de plante. C'est donc un clone. Homogène et Stable, un clone conserve ses caractères individuels d'une génération à la suivante dans le cas des plantes autogames . L'agriculteur peut donc semer librement le grain qu'il récolte, et l'UPOV n'entrave nullement cette liberté. De plus, tout clone reste une ressource génétique disponible pour poursuivre le travail de sélection. La version originale de l'UPOV satisfaisait les sélectionneurs de l'époque, de grands agronomes agriculteurs passionnés par la plante et travaillant avec les généticiens/sélectionneurs de l'Inra. Ce système fonctionnait, en dépit de sa lourdeur administrative. L'Inra pouvait faire respecter ce qu'il jugeait être l'intérêt public. Mais maintenant qu'un cartel de fabricants d'agrotoxiques contrôle les semences, l'Inra ne pèse pas lourd. De plus, les gouvernements successifs ont mis directement les chercheurs au service de transnationales qui n'entendent pas se contenter des profits, somme toute modestes, que la redevance UPOV et la règlementation administrative offre aux agronomes-sélectionneurs. Le cartel exige maintenant d'en finir avec cette injustice de la reproduction gratuite des êtres vivants d'autant plus vite qu'il se heurte à une résistance populaire mondiale. Son but est de les stériliser par un moyen quelconque, administratif, règlementaire, biologique, ou légal. En 2001, le gouvernement Jospin a pris une mesure inédite de lutte contre la gratuité de la nature, la 'Cotisation Volontaire Obligatoire' (George Orwell aurait aimé cette expression) pour les semences de blé tendre. Que l'agriculteur sème le grain qu'il récolte ou qu'il achète des semences, il doit payer une redevance à l'obtenteur ! Ce dispositif sera étendu à d'autres espèces. Une commission estimera le prix de cette marchandise nouvelle, le droit à semer". Comment, puisqu'il y a pléthore et donc pas de marché ? Pourquoi pas un droit à respirer ? On ne pourra même plus dire comme Mme du Deffants au temps de Louis XV : On taxe tout, hormis l'air que nous respirons .On connaît la technique emblématique des industriels des sciences de la vie, Terminator, la production de semences transgéniques dont la descendance est stérile - le triomphe de la loi du profit sur la loi de la vie. En 1998, Terminator avait soulevé une vague d'indignation telle que Monsanto avait dû annoncer qu'il abandonnait cette technique de stérilisation. En octobre 2005, l'Office Européen du Brevet a accordé le brevet Terminator dans l'indifférence. Monsanto et ses concurrents/alliés travaillent d'arrache-pied à cette méthode jamais abandonnée c'est l’arme absolue contre la Vie - qui cible en priorité les paysans du Tiers-Monde pour les soulager de la faim, nous affirment le cartel et ses affidés.En novembre 2004, l'Assemblée Nationale unanime (sauf le groupe communiste) avait transposé la Directive Européenne 98/44 de soi disant brevetabilité des inventions biotechnologiques. Tout ce qui transgénique est brevetable (article 4), ce qui, comme le montre l’exemple nord-américain mettra fin à la pratique fondatrice de l'agriculture, semer le grain récolté. Les gènes eux-mêmes sont brevetables. Une variété (en réalité : un clone) transgénique ne peut donc être une ressource génétique pour poursuivre le travail de sélection. Il est piquant que les communistes défendent maintenant les valeurs libérales et significatif qu'ils soient seuls à le faire.La version 1991 du traité de l'UPOV confère à l'obtenteur le droit exclusif de produire, reproduire, conditionner au fins de la reproduction ou de la multiplication, offrir à la vente sous toute autre forme, exporter, importer, détenir à une des fins ci-dessus mentionnées du matériel de reproduction et de multiplication de la variété protégée. Semer le grain récolté n'est possible que par dérogation accordée par le Conseil d’Etat. On voit la cohérence de ces mesures successives. L'Assemblée Nationale discutera prochainement de la ratification de l'UPOV 1991 adoptée le 23 février par le Sénat. L'Union Européenne, le lobby des agrotoxiques et le gouvernement font passer pour une opération de routine technique la stérilisation légale et gratuite du vivant au profit d'un cartel de fabricants d'agrotoxiques exemptés ainsi dans les pays industriels des coûts de la mise au point de techniques biologiques aléatoires de stérilisation comme Terminator ou les Gurts - les méthodes de restriction de l'utilisation des gènes, la fabrication non pas de plantes stériles mais des plantes handicapées.En somme, le gouvernement demande au législateur de créer un privilège sur la reproduction des êtres vivants. Contre l'intérêt public. Contre celui des agriculteurs Au profit de producteurs de poisons. Au nom du libéralisme!Un privilège incite ceux qu'il lèse à tricher. La prochaine étape sera donc de créer une police génétique pour le faire respecter. En Amérique du Nord, Monsanto engage des entreprises de détectives privés pour débusquer les éventuels pirates et offre aux agriculteurs qui voudraient dénoncer leurs voisins une ligne téléphonique gratuite ( !). En Europe, la police génétique sera-t-elle privée ou publique ? C'est le choix que la Commission Européenne et le gouvernement imposeront au législateur. Est-ce un choix honorable ?Dans le même temps, la création d'un catalogue alternatif pour les variétés paysannes dites " de conservation " qui les protégerait de l'expropriation par le cartel, est au point mort.Dernière pierre du dispositif gouvernemental, le projet de loi sur la coexistence entre clones chimériques brevetés et clones traditionnels organise la pollution génétique. Il s'agit de créer le fait accompli en accélérant encore la destruction déjà catastrophique de la biodiversité. Il s'agit d'euthanasier l'agriculture biologique dont le seul tort est d'utiliser la gratuité de la Nature plutôt que des pétro-intrants marchands ruineux pour les humains, les sols, l'eau, bref, notre milieu de vie, au moment même où se ferme la parenthèse d'une pétro-agriculture industrielle condamnée car relevant de la thermodynamique du XIXè siècle !Une société totalitaire de délation est en gestation. De vote en vote, de règlement en règlement, de mesure en mesure, insensiblement, le législateur est aspiré dans une spirale funeste et détestable dont il ne voudrait à aucun prix si la propagande du cartel des chandelles transgénique ne le trompait pas.Mesdames et Messieurs les Députés, ouvrez les yeux ! Nos libertés sont en danger. Ne confiez pas l'avenir biologique de nos enfants et de notre planète aux fabricants d'agrotoxiques !

Jean-Pierre BerlanDirecteur de Recherche Inra


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Monsanto : vers une commercialisation des graines stériles ?

En 1999 le groupe Monsanto, multinationale spécialisée dans la biotechnologie végétale et premier semencier mondial depuis le rachat en 2005 de Seminis Inc., avait souhaité acquérir le brevet du Technology protection system (ou Terminator).

Cette technologie destinée à créer des semences stériles, donc inutilisables à la seconde génération, avait été brevetée par le gouvernement américain et la Delta Pine Land Company.

Le tollé fut tel lorsque les ONG ont appris l'imminence d’un rachat de cette entreprise par Monsanto que le PDG de l'époque, Robert B. Shapiro, avait envoyé en octobre 1999 une lettre ouverte à Gordon Conway, président de la Rockefeller Foundation, où il revenait sur sa position en termes clairs : "Je désire vous informer que nous nous engageons publiquement à ne pas commercialiser les technologies de stérilisation des semences, dont celle que l'on appelle Terminator. Même si nous ne détenons encore aucune technologie de stérilisation des semences, il nous semble important de répondre dès maintenant à ces préoccupations par un engagement clair : nous ne commercialiserons pas de systèmes de protection génétique visant à rendre les semences stériles." En 2000, le groupe avait réaffirmé ses engagements dans une charte "The New Monsanto Pledge", autour de cinq valeurs clés : le dialogue, la transparence, le respect, le partage et l'utilité.

Vive réaction des ONG

C'est pourquoi les associations ont été surprises en lisant la page 29 du "2005 Pledge Report" de Monsanto sur les technologies de restriction génétique, où l'entreprise revient sur cette décision de 1999 : "[Notre] engagement tient toujours, mais les gens de Monsanto réévaluent cette position au fur et à mesure des progrès de la technologie. Les technologies de stérilisation des semences ne sont qu'un élément de la catégorie plus large des technologies de restriction génétique (les GURT). " Les GURT sont des graines qui ne peuvent se développer qu'avec une hormone de croissance. "Nous nous sommes engagés à ne pas commercialiser de semences stériles, mais nous sommes une entreprise à but économique," précise Mathilde Durif, responsable de la communication de Monsanto. "Nous avons besoin de moyens de contrôle pour éviter l'utilisation abusive de nos semences. Nous réfléchissions aujourd'hui au concept de gènes allumés (la graine est activée par une hormone de croissance) et de gènes éteints (sans cette hormone, la graine est inactive). La graine n'est pas stérile, mais les agriculteurs devront revenir vers nous chaque année pour réveiller les propriétés dues à la manipulation transgénique." Ces technologies, encore à l'étude, pourraient être commercialisées après concertation de la société civile : " Monsanto n'exclut pas la possibilité de développer et d'utiliser l'une de ces technologies à l'avenir. La société continuera d'étudier les risques et les avantages de ces technologies au cas par cas," précise encore le Pledge.

L'association canadienne Ban Terminator Campaign a aussitôt réagi en faisant signer une pétition à 300 ONG. L'impact a été immédiat : le 2 mars dernier, Monsanto a présenté ses excuses à l'association, et est retourné à ses premiers engagements. Cet incident, qui arrive quelques jours avant la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB) prévue du 20 au 31 mars à Curitiba au Brésil, fait frémir les associations. En 2000, un moratoire de fait avait été adopté sur les GURT, sous prétexte qu'elles pourraient provoquer un assujettissement des agriculteurs au profit des semenciers, et nuire à la biodiversité. Les ONG savent qu'à Curitiba, l'industrie de la biotechnologie va redoubler d'efforts pour renverser ce moratoire et imposer sa technologie.

"Sans vouloir prophétiser le pire, la création d'une hormone de croissance induit celle d'une hormone de décroissance," reprends Raoul Jacquin. "L'alimentation deviendra une arme redoutable, aux mains d'une multinationale." Or Monsanto s'est déjà fait tristement remarquer pour sa participation à la fabrication de l'Agent Orange, défoliant à base de dioxine utilisé pendant la guerre du Vietnam pour affamer la population, et dont les conséquences sanitaires et écologiques sont encore perceptibles aujourd'hui. Un passif qui peut justifier les craintes des agriculteurs.

source : Novethic
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vendredi 3 mars 2006

consultation nationale sur les enjeux de la gestion de l'eau : résultats

Eau: premiers résultats de la consultation nationale28/02/2006 12:03Selon le ministère chargé de l'environnement, 300.000 Français ont répondu à la consultation nationale sur l'eau. Une étape obligatoire avant la mise à jour des schémas directeurs d'aménagement et de gestion des eaux (Sdage).
Lors d'une conférence au salon de l'agriculture, la ministre chargée de l'environnement, Nelly Olin, a communiqué les premiers résultats de la consultation nationale sur les enjeux de la gestion de l'eau qui a eu lieu de mai à novembre 2005. Cette consultation a été organisée par les comités de bassin, en application de la loi de transposition de la directive cadre du 21 avril 2004. Le plus grand succès a été enregistré par le comité de bassin Rhin-Meuse qui a reçu plus de 72.000 questionnaires pour une population de 4 millions d'habitants, soit un ratio de 1,8%, contre un pourcentage qui se situe entre 0,09% ( Seine-Normandie) et 0,61% ( Rhône-Méditerranée-Corse) dans le cas des autres comités. Un succès qui s'explique par le fait que Rhin-Meuse a testé l'envoi d'un questionnaire sur l'eau à tous les foyers du bassin en septembre 2005. Chacun des comités doit présenter ses résultats tout au long du premier semestre 2006.
L'analyse des questionnaires du bassin de Seine-Normandie a permis à Nelly Olin de hiérarchiser les 4 enjeux, définis antérieurement comme prioritaires par le gouvernement. «L'environnement et la santé constituent le niveau de préoccupation le plus élevé et principalement la pollution du milieu naturel par les activités agricoles et industrielles (85%).» Selon les personnes ayant répondu au questionnaire, il faut contrôler les substances toxiques (91%), limiter l'utilisation des pesticides (88%), et utiliser des produits ménagers non polluants (85%).
L'anticipation des situations de crise parle davantage aux questionnés lorsqu'il s'agit du de pénurie d'eau que d’inondation. Il en est de même dans le cas du bassin Rhin-Meuse dont le public est majoritairement préoccupé par la lutte contre le gaspillage de l'eau potable, et attend des mesures fortes (récupération des eaux de pluie, mise en place de doubles réseaux, récompense des économies d'eau des particuliers, sanctions pour les gaspilleurs).
Quant à l'enjeu du financement, il s'exprime d'abord par une demande d'information sur la facture d'eau, et sur la mise en place d'un système pour faciliter l'accès à l'eau pour tous. Une idée qui va d'ailleurs être bientôt débattue au plan international lors du Forum mondial sur l'eau, qui se déroulera à Mexico du 16 au 22 mars. Autre révélation de l'enquête: 72% des sondés se disent d'accord pour payer leur eau plus cher. Petit bémol: les habitants de Rhin-Meuse demandent également plus d'équité dans les contributions demandées aux ménages et aux acteurs économiques et plus de justesse en taxant les vrais pollueurs. Enfin, l'enjeu du renforcement des actions locales apparaît satisfaisant pour les sondés qui considèrent à 69% que la commune assure une bonne gestion de l'eau. En 2007, le public français devrait être à nouveau consulté sur l'avant-projet du schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux de son comité.
voir les résultats pour le bassin rhin-meuse ici :
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La Camargue prête à une démoustication bio

AFP 01.03.06 09h30
La Camargue est prête à déclencher la guerre aux moustiques, épargnés jusqu'alors des insecticides en raison du statut de zone naturelle protégée dont elle bénéficie et par la relative indifférence de ses habitants. L'apparition d'un larvicide naturel, le BTI, la peur de risques sanitaires liés à l'arrivée en 2001 du West Nile Virus, ou à l'hypothétique chikungunya, mais plus encore la spectaculaire infestation de septembre 2005 ont changé la donne. L'ennemi à abattre est ici l'Aedes caspus, le plus agressif parmi la quarantaine d'espèces recensées localement, qui ne véhicule aucune maladie mais prélève sur les épidermes ses "repas de sang", indispensables à la ponte. En septembre dernier, la région a subi la pire éclosion en quarante ans, selon les experts. Des pluies diluviennes après neuf mois de sécheresse ont déstocké des millions de larves qui ont éclos en moins de cinq jours. "Ils piquaient même à midi, les moustiquaires étaient noires", se souvient Gaël Hemery, responsable de la conservation des milieux naturels au Parc régional de Camargue, créé en 1970. Les plaintes affluent de 40 km à la ronde. "La Camargue a toujours été un espace protégé, mais il faut rendre la vie quotidienne acceptable", résume aujourd'hui le maire d'Arles, Hervé Schiavetti, président du Parc. "L'objectif est de ne plus avoir à souffrir de pareils événements. Le chikungunya peut nous aider, car nul ne peut garantir qu'il ne pourrait devenir un problème ici". Ce virus qui frappe l'île de la Réunion est cependant véhiculé par une autre espèce, l'Aedes albopictus, dont la présence - inoffensive - n'est avérée que sur la Côte d'Azur, selon Michel Babinot, directeur opérationnel de l'Entente interdépartementale de démoustication (EID), à Montpellier. C'est donc l'EID qui sera chargée du ménage, en contournant les nombreuses zones naturelles protégées, dès les budgets bouclés (4 M d'euros, dont 900.000 pour l'expérimentation qui pourrait commencer cet été) et à condition de n'utiliser que le Bacillus thurigiensis israelensis (BTI), une bactérie ingérée par les larves qui libère sa toxine mortelle dans leur organisme. Le BTI a l'avantage sur les produits de synthèse de ne pas attenter aux autres organismes, notamment les chironomes qui partagent les habitats de l'Aedes caspus et jouent un rôle indispensable dans la chaîne alimentaire. "Leurs larves nourrissent les oiseaux, les poissons et les amphibiens, et leurs essaims les hirondelles", explique Brigitte Poulin, ornithologue à la station biologique de la Tour du Valat, près de l'étang du Vaccarès. "Le conseil scientifique du Parc a donné son accord de principe sous condition d'un suivi: il faut un état-zéro avant démoustication, puis suivre la dynamique des populations, le dérangement de la faune et effectuer des études de satisfaction" auprès des humains, résume Gaël Hemery. Le BTI ne saurait garantir "le zéro moustique", précise-t-il. "Mais les gens en voudront toujours moins et bientôt il faudra démoustiquer toute la Camargue", craint-il en insistant sur l'indispensable maintien du "moustique naïf", celui qui n'a jamais connu de démoustication et garantit un brassage génétique limitant la capacité de résistance de l'espèce. Brigitte Poulin redoute elle aussi la "chasse au dernier moustique". "Le BTI est le moins toxique, mais il n'empêche pas tout impact sur la nature." Pour le sociologue Bernard Picon du CNRS, auteur d'une enquête en 2004, ces dernières résistances illustrent aussi la place assignée au moustique dans l'identité camarguaise: un symbole de la résistance à l'extérieur. Le moustique contre le tourisme et l'urbanisation.
Retrouvez le dossier du Chikungunya sur le site internet du MDRGF : WWW.MDRGF.ORG
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Campagne de pub UIPP - 2006 le retour

Le MDRGF réagit à la nouvelle campagne de promotion des pesticides de l’UIPP !

Depuis le 9 février dernier, le lobby français des fabricants de pesticides, l’UIPP, a lancé une nouvelle campagne de promotion des pesticides intitulée « Qui sème des questions, récolte des réponses ».
Cette campagne choquante est assurément du 'joli marketing', un bel emballage avec 20 parutions pleine page couleur dans des magazines et un site Internet au look dépouillé censé répondre aux dites questions.Mais c’est là que le bât blesse, après avoir prétendu l’an dernier que les pesticides étaient utilisés « dans le respect de la santé humaine et de l’environnement », cette année l’UIPP, rendue prudente par les attaques en justice du MDRGF et d’autres associations, nous livre cette fois une version « soft » de leur campagne.
But de la campagne de l'UIPP
Le but est toujours le même : essayer de rendre socialement acceptable des pesticides dont de plus en plus de publications scientifiques nous disent les effets cancérigènes, mutagènes, perturbateur des systèmes endocriniens, reproducteurs etc. Mais cette fois-ci le site de l’UIPP n’a plus le même contenu, juste une énumération de données officielles sans intérêt, quelques interviews de professionnels ou de consommateurs et le résultats de deux études scientifiques : une citée partiellement et l’autre dont les résultats ne seront pas connus avant plusieurs années !
Trop c’est trop ! Comment peut on prétendre informer alors que ce site se contente de faire du marketing habile, et de gérer, à l’aide d’un look agréable, la perception que les visiteurs ont du produit pesticide : aspect rassurant, images de bonheur : marketing qui concoure à modeler et rassurer inconsciemment l’opinion des gens, et ce sur des produits dangereux ! De plus le site vise à faire croire que les consommateurs sont responsables de l'utilisation des pesticides et l'UIPP va conduire des actions en direction de nos enfants lors du prochain del'Agriculture, ce qui est inacceptable !!!
Le MDRGF réagit !
Face à cette manipulation médiatique le MDRGF réagit. Ainsi, nous avons déjà :
1. sorti un film de 45 minutes sur DVD juste avant le début de la campagne de l’UIPP intitulé « Pesticides, non merci ! » qui présente des arguments étayés et des interviews de scientifiques.
2. Fait connaître les principaux dangers des pesticides lors de la journée de restitution du rapport de l’INRA/Cemagref le 15 décembre 2005, journée au cours de laquelle le MDRGF était la seule association écologiste invitée, en tant qu’association de référence sur la question des pesticides.
3. Mis en place un site Internet en réponse à l’UIPP ayant pour adresse : http://reseauacap.c.topica.com/maaewJ8aboxGcbPfeqHbaehnuA/ qui présente de nombreux arguments chiffrés et des interviews de scientifiques.
4. Lancé une campagne de promotion de nos sites Internet sur les moteurs de recherche type Google.
Aujourd’hui nous lançons une cyberaction demandant aux rédactions de suspendre les publications des visuels de la campagne de pub de l’UIPP. Cette cyberaction est en ligne sous le numéro 166 sur le site de cyberacteurs :
http://reseauacap.c.topica.com/maaewJ8aboxGdbPfeqHbaehnuA/
Participez y très nombreux afin d’exprimer votre mécontentement, et envoyez nous un petit mail à : mdrgf@hotmail.fr pour nous signaler votre participation (mettez seulement ‘cyber uipp’ dans l’objet du message)
Nous vous tiendrons au courant des suites de cette campagne anti pub UIPP.
Merci de nous soutenir dans nos actions : participez à la cyberaction, adhérez ou soutenez le MDRGF pour lutter contre les lobbies de l'agrochimie !!Plaquette et formulaire d'adhésion téléchargeable à :
http://reseauacap.c.topica.com/maaewJ8aboxGebPfeqHbaehnuA/
M.D.R.G.FMouvement pour les Droits et le Respect des Générations Futures92 rue de Richelieu, 75002 ParisTel / Fax :01 45 79 07 59Portable : 06 81 64 65 58email : mdrgf@wanadoo.frsite : http://www.mdrgf.org/


Retrouvez l'ACAP sur son site internet : http://www.acap.net01 45 79 07 59

Europe : les intérêts de Bayer avant l'environnement et la santé !

le 20 février 2006
Communiqué de presse du MDRGF, La Confédération Paysanne, la Coordination des Apiculteurs de France

Europe : les intérêts de Bayer avant l'environnement et la santé !
La Confédération Paysanne, la Coordination des Apiculteurs de France et le MDRGF, n'acceptent pas que les intérêts des lobbies phytosanitaires puissent déterminer la politique environnementale de l’Europe.

En effet, sous la pression de ces lobbies, le Comité permanent de la chaîne alimentaire et de la santé animale, qui est composé de représentants des ministères et de gouvernements des 25 États membres de l'UE, a donné un avis positif pour inscrire la clothianidine sur la liste des matières actives autorisées au niveau européen (liste 1 de la directive 91/414).
La clothianidine, molécule de la même famille que l'imidaclopride (substance active du Gaucho®), est extrêmement toxique pour l'abeille et pour les insectes pollinisateurs, ainsi que pour les oiseaux (risques non acceptables au regard de la directive 91/414).
Le Poncho, insecticide à base de clothianidine, n'a obtenu qu'une homologation provisoire au Canada, en attente d'études complémentaires concernant en particulier la toxicité pour l'abeille et pour les oiseaux, mais aussi la santé humaine (génotoxicité et immunotoxicité).
Il faut noter que la clothianidine est très persistante dans le sol. Sa durée de demi-vie varie entre un et quatre ans, alors que la directive européenne fixe un maximum de 90 jours. En outre, la clothianidine est mobile dans le sol, très soluble dans l’eau et de ce fait le risque de pollution des eaux souterraines et de surface est certain.
C’est pour toutes ces raisons qu'en 2004 la COM TOX a demandé à Bayer des études complémentaires en vue d'éventuelles autorisations de produits à base de clothianidine ; Bayer n'a toujours rien fourni....
Le document RG 2004-06 de l’ARLA (Santé Canada) indique : « ...toutes les études sur le terrain ou en partie sur le terrain comportaient des défauts de conception et ont été mal exécutées». Les résultats ont donc été invalidés. On constate encore une fois que des dossiers de demande d'homologation ne sont pas sincères.
C'est en pleine connaissance de cause que le Comité permanent a donné un avis favorable à la clothianidine. Lors du vote les représentants français se sont abstenus alors qu'ils avaient les éléments qui justifiaient un vote négatif !
Sous l'influence de l'industrie agrochimique, administration et politiques n'hésitent pas à bafouer les règlements qu'ils ont eux même élaborés et votés, au mépris de la préservation de l'environnement et de la santé publique.
La Confédération Paysanne, la Coordination des Apiculteurs de France et le MDRGF s'opposeront fermement à l'inscription de la clothianidine sur la liste positive européenne, ainsi qu'à l'autorisation, en France de tous produits contenant cette molécule.
pour en savoir plus sur la clothianidine, allez voir la news sur 'Attention, abeilles en danger' sur le site du MDRGF :
http://mdrgf.c.topica.com/maaewoOabovxybee6JsbafpL0Q/
Contacts :
MDRGF : François Veillerette 06 81 64 65 58 ou Nadine Lauverjat 06 87 56 27 54
Coordination des apiculteurs de France : Francis Chauvancy 05 49 70 60 70 ou 06 10 19 55 23
Confédération paysanne : Jean Sabench 04 67 97 16 31


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Nouvelle stratégie mondiale relative aux produits chimiques

Après l’adoption en novembre dernier du règlement européen Reach, la nouvelle stratégie mondiale relative aux produits chimiques reçoit le feu vert des gouvernements réunis à Dubaï à l’occasion du 9ème forum ministériel mondial sur l’environnement.

Initiative approuvée à l’occasion du Sommet mondial pour le développement durable à Johannesburg en septembre 2002, la stratégie mondiale relative aux produits chimiques est lancée. Elle a été adoptée par plus de 100 ministres de l’environnement et de la santé actuellement réunis à Dubaï à l’occasion de la conférence internationale sur la gestion des produits chimiques et du 9ème forum ministériel mondial sur l’environnement.
Intitulée « Approche stratégique de la gestion internationale des produits chimiques » (SAICM en anglais), elle vise une utilisation et une production de produits chimiques moins nuisibles pour la santé et l’environnement à l’horizon 2020. Plus précisément, elle a pour but de renforcer la capacité des pays à gérer de manière rationnelle les produits chimiques et notamment les pays en voie de développement.
Actuellement entre 70.000 et 100.000 substances chimiques sont disponibles sur le marché, et près de 1.500 autres y sont introduites chaque année. Selon le PNUE, la production mondiale de produits chimiques augmentera de 80% au cours des 15 prochaines années. Qui plus est, la production de substances chimiques quitte les pays développés pour s’installer dans les pays en voie de développement.
Selon Klaus Toepfer, Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), plusieurs substances chimiques sont essentielles dans le monde moderne. Elles ont un rôle majeur à jouer dans la lutte contre la pauvreté et la réalisation du développement durable. Mais, comme l’indiquent nos expériences passées, certains produits apparemment bénins peuvent s’avérer délétères. Aussi, les pays en voie de développement ont besoin d’aide pour renforcer l’utilisation, la manipulation et le traitement de produits chimiques. C’est tout l’objet de cette stratégie mondiale.
Concrètement cette stratégie prévoit, entre autres, d’assurer un service de conseil auprès des pays qui le demandent sur l’évaluation des risques, l’étiquetage ou encore le traitement des stocks de produits obsolètes par exemple et de déployer des plans nationaux de gestion des produits chimiques. Elle comprend également des provisions pour la création de centres nationaux dont le but est d’aider les pays, particulièrement ceux en voie de développement, à former du personnel en matière de sécurité chimique et de gestion des risques.
Les gouvernements ont également apporté leur soutien à un fond de plusieurs millions de dollars visant à appuyer financièrement les plans d’action nationaux, particulièrement ceux des pays les moins développés et des petits états insulaires en développement.
Il est également prévu de mettre en place un réseau d’information internet pour faciliter l’échange d’informations sur le renforcement des capacités de gestion des produits chimiques et permettre au public d’y accéder. Ce réseau permettra de consolider la coordination et la coopération entre les pays et les organisations qui prêtent assistance où en sont les bénéficiaires. Il permettra aux usagers d’entrer et de trouver des informations concernant les plans d’action des différents pays, les sources d’appui potentiel aux projets, les documents d’orientation et de formation ainsi que des contacts clés dans le domaine de la sécurité chimique.
Le PNUE qui a organisé la réunion de Dubaï en collaboration avec d’autres agences de l’ONU a été sollicité pour abriter le secrétariat de la SAICM.
Klaus Toepfer s’est dit ravi que les gouvernements soient arrivés à un accord concernant cette nouvelle initiative, qui, j’en suis convaincu, transformera radicalement la manière dont les produits chimiques sont produits et utilisés. Une nouvelle approche, une nouvelle voie pour réaliser des progrès dans la gestion des produits chimiques était nécessaire, et c’est précisément ce que nous offre l’initiative SAICM, conclut-il.
Publié par : http://mdrgf.c.topica.com/maaevlqabonHWbee6Jsb/Le : 16/02/2006
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