samedi 29 avril 2006

Le Conseil d'Etat dit non à deux OGM de Monsanto

PARIS, 28 avr 2006 (AFP) - Le Conseil d'Etat, la plus haute juridiction administrative française, a annulé deux décisions du ministère de l'Agriculture autorisant la société américaine Monsanto à expérimenter des variétés de maïs génétiquement modifié, a-t-il annoncé vendredi dans un communiqué.

Le Conseil d'Etat a ainsi reconnu l'argumentation de la Fédération des syndicats agricoles Modef qui soutenait que ces autorisations avaient été accordées (le 1er juin 2004) à l'issue d'une procédure irrégulière.
La commission du génie bio-moléculaire, puis le ministre, avaient en effet statué au vu d'un dossier technique incomplet qui ne comportait pas de données suffisantes en ce qui concerne la localisation des opérations de dissémination envisagées, avait estimé le Modef.
Le Conseil d'Etat a fait droit à cette argumentation en rappelant que ce type d'expérimentation est soumis à une autorisation préalable, délivrée après examen des risques pour la santé publique et l'environnement.
Il a également souligné que les demandes d'autorisation doivent être accompagnées d'un dossier technique comportant tous les éléments permettant d'évaluer l'impact des essais sur la santé publique et l'environnement.
"Il appartient à la commission du génie bio-moléculaire de se prononcer non seulement sur l'effet de la dissémination sur les plantes sexuellement compatibles, mais aussi sur l'ensemble des éléments déterminants de l'évaluation des risques, ce qui implique nécessairement la connaissance de l'implantation géographique précise de chacun des sites", selon le Conseil d'Etat.

Or la Haute Assemblée a jugé "insuffisantes" les indications données par Monsanto sur la localisation des sites envisagés pour ces essais, "eu égard à l'importance que revêtent, dans la procédure d'examen de la demande d'autorisation, tant les informations relatives à la localisation des sites que l'avis de la commission du génie bio-moléculaire", indique le communiqué.

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Le Conseil d'Etat a confirmé l'interdiction du pesticide Gaucho en France

PARIS, 28 avr 2006 (AFP) - Le Conseil d'Etat a confirmé l'interdiction du pesticide Gaucho en France, en rejetant les requêtes de son fabricant Bayer Cropscience et des syndicats de producteurs de maïs, a-t-il annoncé vendredi.

Ces derniers avaient saisi la plus haute institution administrative française pour contester le retrait de l'autorisation de mise sur le marché du Gaucho, un insecticide appliqué sur les semences de culture avant le semis, dont la substance active (l'imidaclopride), est un neurotoxique pour les abeilles et provoque leur désorientation, des tremblements et la mort.

Dans sa décision datée du 28 avril rendue publique vendredi, le Conseil d'Etat indique que les syndicats et le groupe Bayer "ne sont pas fondés" à demander l'annulation de la mesure.

Par décision du 12 juillet 2004, le ministère de l'Agriculture avait retiré cette autorisation "au vu notamment d'un avis de la commission d'études de la toxicité des produits anti-parasitaires à usage agricole (...) qui faisait état d'un risque préoccupant de toxicité pour les abeilles", explique le Conseil dans un communiqué.

Statuant sur le fond, le Conseil d'Etat rappelle que les pouvoirs publics sont tenus "de ne pas accorder d'autorisation en cas d'exposition potentielle des abeilles communes si les quotients de danger d'exposition des abeilles, par contact ou par voie orale, sont supérieurs à 50".
Le "quotient de danger d'exposition", par contact ou par voie orale, permet d'établir quelle est la dose en grammes/hectare susceptible de tuer la moitié de la population (dose létale 50, ou DL50).
Ainsi, le Gaucho a été jugé inoffensif pour les abeilles à moins de 4 nanogrammes par individu par voie orale et à 6,7 par contact.
Ce qui établit, note le Conseil d'Etat, "dans le cas d'une utilisation sur le maïs, un quotient de danger oral de 18.900 et un quotient de danger par contact de 11.283".

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Deux depeches AFP sur la Semaine Sans Pesticides

PARIS, 28 avr 2006 (AFP) - Une centaine d'associations se mobilisent jusqu'à la fin de la semaine contre les pesticides, leur impact sur l'environnement et la santé et présentent des alternatives pour enrayer leur consommation débridée. "La France est le premier consommateur européen de pesticides, avec plus de 80.000 t déversées chaque année, le troisième mondial après les Etats-Unis et depuis peu, le Brésil", remarque François Veillerette, président du Mouvement pour le droit et le respect des générations futures (MDRGF) à l'initiative de l'événement. Regroupé sous l'ombrelle de l'Action citoyenne pour les alternatives aux pesticides (ACAP), le collectif d'associations organise plus d'une centaine de manifestations dans les régions, destinées aux professionnels comme aux jardiniers du dimanche et aux consommateurs, avec formations aux méthodes non chimiques, visites d'exploitations bio et conférences. Dans un communiqué, le MDRGF, rappelle les "conséquences néfastes des pesticides sur l'environnement - pollution des eaux, des aliments ou de l'air - et sur la santé - augmentation de la stérilité, des cas de leucémies chez les enfants, cancers - qu'ils soient utilisés au champ, au jardin ou dans l'habitat". Les experts de l'INRA (Institut national de recherche agronomique) et du Cemagref (Institut de recherche pour l'ingénierie de l'agriculture et de l'environnement), rappelle François Veillerette, "s'inquiètent de l'utilisation outrancière qui est faite de ces produits en France". D'après l'Institut Français de l'environnement (IFEN), des résidus de pesticides sont présents dans 75% des eaux superficielles et dans 57% des eaux souterraines. Les promoteurs des événements veulent surtout faire entendre que de nombreuses alternatives, économiquement viables, existent: "Le Danemark, que nous citons depuis longtemps en exemple, a réussi en dix ans à diminuer par deux sa consommation de produits phyto-sanitaires et celle-ci continue de baisser", remarque François Veillerette. Mais les jardiniers amateurs, qui ne sont soumis à aucune pression économique, devraient être les premiers à montrer l'exemple, estime-t-il en vantant les mérites des nombreux manuels de jardinage bio. D'autant qu'avoir des stocks de produits chimiques chez soi n'est pas sans danger. "Le centre anti-poison de Lille indique que les accidents liés aux pesticides sont la troisième source de ses consultations, après les intoxications liées aux médicaments et celles dues au monoxyde de carbone", prévient-il. Pour connaître l'ensemble des manifestations: (http://www.semaine-sans-pesticides.com)

PARIS, 28 avr 2006 (AFP) - La France est le premier consommateur européen et le troisième mondial de pesticides, avec de graves conséquences sur la santé et l'environnement. Mais de nombreuses alternatives viables existent, au champ comme au jardin, assure à l'AFP François Veillerette, président du Mouvement pour le droit et le respect des générations futures (MDRGF). Un collectif d'une centaine d'associations fédérées par le MDRGF organisait cette semaine une semaine de mobilisation contre les pesticides.
Q. - Pourquoi la France est-elle si grosse consommatrice de produits phytosanitaires?
R.- La France a une grande surface agricole et un type d'agriculture fondé sur des productions spécialisées et intensives, pas seulement dans les céréales mais aussi dans l'arboriculture fruitière: on pratique en moyenne 27 traitements sur les pommes, parfois plus. La viticulture, sur 3 à 4 % de la surface agricole utile, utilise 20% des pesticides. Il ne faut pas pour autant exonérer les jardiniers, qui utilisent près de 8% des produits vendus, ou les espaces verts (2%). Mais il faut développer des systèmes agronomiques qui recourent à peu ou pas du tout de pesticides.
Q. - Y-a-t-il des alternatives viables en agriculture?
R. - Il faut changer les systèmes de productions actuels - monovariétés sur d'immenses surfaces - pour aller vers des systèmes de semis moins serrés, des variétés plus résistantes aux maladies, travailler la fertilité du sol pour réduire les engrais et maintenir la biodiversité pour entretenir oiseaux et insectes utiles, qui contrecarrent l'explosion des ravageurs. Dans un rapport de décembre dernier, l'INRA cite en exemple deux alternatives: la production bio, vers laquelle tendre en absolu, et le système de "production intégrée" qui associe techniques du bio et utilisation de quantités moindres de pesticides (la moitié environ par rapport aux cultures conventionnelles).
Q. - Les agriculteurs devront-ils se résoudre à accepter des baisses de rendements?
R.- Il faut surtout mettre en place une taxation des pesticides, essentielle pour rendre les agricultures qui ne les utilisent pas ou peu, plus compétitives: la petite baisse de rendement, donc de revenu, d'un côté serait ainsi compensée par la baisse de charges sur les produits chimiques. C'est ce que font le Danemark - pris en exemple par l'Inra - qui a diminué de moitié sa consommation en 10 ans, la Suède, la Norvège, ou la Suisse, où les deux-tiers des surfaces agricoles sont en production intégrée. Enfin, pour permettre aux agriculteurs de diminuer leur consommation de pesticides, il faut aussi les soutenir et cesser d'importer des pommes de Chine, par exemple: quel sens cela a-t-il en temps de flambée du prix du pétrole, de pénurie d'énergie et de réchauffement du climat?

Retrouvez l'ACAP sur son site internet : www.acap.net
Contact :Nadine Lauverjat, point de contact de l'ACAPmdrgf2@wanadoo.fr01 45 79 07 59

Mobilisation nationale pour la première semaine sans pesticides !


Du 21 au 29 avril, l’Action Citoyenne pour les Alternatives aux Pesticides - ACAP (collectif de plus de 100 organisations) organise la première semaine d’actions nationale pour les alternatives aux pesticides de synthèse.
Objectif: Communiquer auprès du grand public sur l’impact néfaste des pesticides sur l’environnement et la santé et mettre en avant les alternatives existantes à leur utilisation.
Partout en France, des experts, des jardiniers amateurs, des professionnels de l’agriculture, des espaces verts, du jardinage se mobilisent. Au programme plus de 80 actions variées et fédératrices :
· des visites de fermes bio ou durables, de jardins écologiques, d’AMAP, de vergers bios avec démonstrations de méthodes de lutte sans pesticides de synthèse.· des formations d’agriculteurs à la réduction de l’utilisation des pesticides · des formations sur les méthodes non chimiques de contrôle des herbes en ville.· des conférences débats autour des cantines bios, des pesticides et de leurs impacts· des projections des films : « Pesticides, non merci », « Témoin gênant », · des expositions thématiques sur l’impact des pesticides, le jardinage « bio »· des pétitions contre l’épandage aérien et pour la réduction de l’utilisation des pesticides en ville· etc.

Pour en savoir plus retrouvez nous sur le site http://www.semaine-sans-pesticides.com/
>>> Contact presse : ACAP : Nadine. Lauverjat mdrgf.coordi@wanadoo.fr tel : 06 87 56 27 54-François. Veillerette : 06 81 64 65 58 mdrgf@wanadoo.fr

lundi 17 avril 2006

BILAN: Dites non à l’inclusion de 8 pesticides dangereux dans l’UE

Alors que la Commission européenne se disait favorable à l’inclusion dans la Directives pesticides (la 91/414) de 8 pesticides dangereux*, le Comité Permanent pour la Sécurité Alimentaire et la Santé Animale (CPSASA) vote contre. Il s’agit d’une première victoire mais rien n’est encore acquis : il faut continuer à faire pression sur le gouvernement français pour que le Conseil des Ministres rejette définitives ces pesticides !

Le CPSASA a refusé le 3 mars dernier l’inclusion des huit pesticides dangereux dans l’Annexe I de la Directive 91/414 avec une large majorité. Les seuls Etats ayant voté pour l’inclusion sont la Pologne, le Portugal et le Royaume Uni. Il s’agit d’une première victoire qui a été rendue possible par la mobilisation de dizaines d’associations et de milliers de citoyens en Europe ! En France la cyberaction initiée par Cyberacteurs et le MDRGF (Mouvement pour les Droits et le Respect des Générations Futures) a grandement contribué à ce succès d’étape.

Cependant, rien n’est encore acquis ! Maintenant la Commission va se tourner vers le Conseil des Ministres. Elle va sans doute modifier sa proposition et proposer l’inclusion des huit pesticides avec des mesures de restriction d’usage. Il est crucial que la Présidence de l’Europe inscrive alors rapidement ce point à l’ordre du jour d’une réunion du Conseil. En effet, si les Ministres ne votaient pas sur cette proposition dans les trois mois (ou si le vote n’obtient pas une majorité qualifiée), alors la Commission pourrait adopter la proposition seule ! ( C’est un point dit de « Comitologie » très important qui nous a déjà valu des déboires dans le passé !)

Nous devons donc nous assurer:

- que la Présidence inscrive la nouvelle proposition de la Commission à l’ordre du jour du Conseil dès qu’elle sera connue.

- qu’une majorité qualifiée se dégage du vote du Conseil contre la proposition de la Commission, même si la Commission assoupli sa proposition par des mesures de restriction d’usage.

Bref, rien n’est gagné définitivement car la Commission garde encore la main sur cette affaire. Il faut donc continuer à faire pression sur le gouvernement français pour lui demander de refuser toute proposition d’inclusion dans l’Annexe I des huit pesticides, même assortie de mesures restrictives, écrire au Ministre de l’Agriculture et demander à vos députés d’en faire autant en incitant les Ministres de rejeter la demande d’inclusion de ces 8 pesticides dangereux.

Rappel des faits

Depuis août 2005, huit pesticides dangereux, en cours d’évaluation, risquent d’être homologués au niveau européen. En effet, la Commission européenne propose d’autoriser sur le marché européen ces pesticides problématiques, dont certains sont mutagènes, perturbateurs du système endocrinien, toxique de la reproduction ou encore cancérigène !

En août 2005, la commission avait pourtant donné un avis défavorable !
Dans plusieurs communications, dont la dernière remonte en août 2005, la Commission avait informé les entreprises productrices de son intention de ne pas inclure ces substances dans l’Annexe I. Ces entreprises sont principalement des multinationales comme Bayer, DuPont, BASF ou DowAgroSciences qui contrôlent maintenant une part énorme du marché mondial des pesticides. Dans ces communications, la Commission spécifiait les dangers principaux de chacun de ces pesticides. Ainsi, la vinclozoline était reconnue comme étant un perturbateur hormonal dangereux pour les oiseaux, les mammifères et les organismes aquatiques, un autre perturbateur hormonal, la procymidone, a été reconnue problématique pour l’homme car fréquemment présente sous forme de résidus au-dessus des limites maximales dans les aliments. Le méthamidophos représente un danger pour les utilisateurs et les consommateurs ainsi que pour les oiseaux, les mammifères et les organismes aquatiques…

Les intentions de non-inclusion de ces substances par la Commission résultaient d’une période de consultation avec les parties en présence, y compris les représentants des Etats membres et les experts scientifiques, longue et complète.

Décembre 2005, la Commission change de position

Or en décembre 2005, changement de cap, la Commission soutient l’homologation de ces huit pesticides !
« La Commission propose soudainement l’inclusion de ces pesticides dans l’annexe I, considérant que le risque qu’elles posent serait acceptable et gérable et envisage éventuellement des usages restreints. On ne peut s’empêcher de penser qu’elle a finalement cédé au lobby acharné des multinationales de l’agrochimie en renonçant à sa position initiale basée sur la volonté de protéger au mieux la santé publique et l’environnement », déclare François Veillerette, président du MDRGF.

Comme toute décision de l’Union européenne, la décision finale concernant ces huit molécules dangereuses aura des implications internes à l’Union mais également internationales et sera interprétée partout, et particulièrement dans les pays en développement, comme une indication que de telles substances sont sûres d’emploi !
C’est pourquoi le MDRGF a demandé à nos représentants gouvernementaux de rejeter l’inclusion de ces huit substances de la liste positive européenne et de demander à la Commission européenne les preuves scientifiques fortes qui motivent leur position de demande d’inclusion de ces pesticides dangereux dans l’Annexe I.

Janvier/mars 2006, le comité d’experts dit non à l’inclusion des 8 pesticides

La décision d’inclure, ou non, ces pesticides dans l’Annexe I de la Directive 91/414 (liste des matières actives pesticides autorisées) devait être prise durant lors d’une réunion du Comité compétent (le SPSASA) par les représentants des Etats membres qui se tenait en mars 2006. Décision qui aurait du être prise en janvier mais qui a été repoussée probablement du fait de la pression citoyenne. En effet, à l’annonce de cette éventuelle inclusion, le MDRGF (Mouvement pour le droit et le respect des générations futures) et PAN Europe (Pesticide Action Network) avaient immédiatement réagi. Le MDRGF a lancé une cyberpétition reprise par plus de 2 000 personnes dont l’objet était l’envoi d’une lettre en direction du ministre de la Santé.

Avril 2006

Alors que divers députés ont déjà interpellé l’Union européenne sur ce dossier, nous sommes en attente pour la suite. Les choses devraient évoluer dans les prochaines semaines.

*Azinphos-methyl, Carbendazim, Dinocap , Fenarimol, Flusilazole, Methamidophos, Procymidone, Vinclozolin

Communiqué du MDRGF (www.mdrgf.org).

mardi 4 avril 2006

Le code de gestion des pesticides du Québec entre en vigueur.

Aujourd’hui c’est un grand jour pour les Québécois et les Québécoises.Ce 3 avril, 2006 la phase finale du Code de gestion des pesticides du Québec entre en vigueur.Des citoyens et citoyennes ordinaires, comme Coalition pour les alternatives aux pesticides (CAP), ont réussis l’extraordinaire !

Félicitations à tous!
Ceci veut dire que 20 ingrédients actifs dans les pesticides sontmaintenant bannis au Québec. 210 produits contiennent ces ingrédientspour l’entretien des pelouses. Ils sont dorénavant interditsd’utilisation ou de ventes au Québec.
Ci-joint, l’information concernantces produits et le code de gestion des pesticides du Québec.
-interdiction d’appliquer les pesticides les plus nocifs sur lessurfaces gazonnées des espaces verts publics, parapublics et municipaux,sauf les terrains de golf;
-interdiction d’appliquer les pesticides les plus nocifs sur lessurfaces gazonnées des espaces verts privés et commerciaux, à compterd'avril 2006;
-interdiction d’appliquer la quasi-totalité des pesticides à l’intérieuret à l’extérieur des centres de la petite enfance et des écolesprimaires et secondaires et règles particulières pour l’application decertains pesticides dont l’utilisation demeure autorisée;
-interdiction d’effectuer certains traitements en aérosol à l’intérieurdes bâtiments;
-respect des distances d’éloignement des plans d’eau, cours d’eau et detoute prise d’eau lors de l’application de tout pesticide et lors de lapréparation des mélanges, variables selon les types d’équipementsutilisés; -respect des distances d’éloignement des zones habitées établies pourtout type d’équipement générant une dérive aérienne importante (ex. :dans les vergers agricoles), aéronefs et pour l’utilisation dans lescorridors routiers, ferroviaires ou d’énergie; et bien d’autres dispositions encore.
Pour obtenir une information plus détaillée voir le site du Ministère du développement durable du Québec en français :
http://mdrgf.c.topica.com/maaeFFVabpwZlbee6JsbafpL0Q/

site : http://www.mdrgf.org/

Espérance de vie, la fin des illusions

Dans un ouvrage intitulé « Espérance de vie, la fin des illusions », Claude Aubert, ingénieur agronome et expert dans le domaine de l’alimentation, explique comment la pollution, le tabac et l’obésité pourraient devenir des "bombes à retardement démographiques." Selon lui, les projections officielles d'espérance de vie sont faussées et la courbe pourrait s'inverser dans les prochaines années.

86 ans en 2050 selon l'Insee, 103 ans en 2300 selon l'ONU : les projections de l’espérance de vie semblent pour le moins optimistes. Pour Claude Aubert, elles sont en réalité totalement fausses. Cet ingénieur agronome, spécialiste de l’alimentation et de l’agriculture biologique, vient de publier un ouvrage dans lequel il explique que "nous vivrons moins longtemps que nos parents," de même que "nos enfants vivront moins longtemps que nous." Les démographes selon lui se trompent, puisqu’ils ne prennent pas en compte les véritables « bombes à retardement » que sont l’obésité, les maladies dues à l’amiante, le tabagisme et les impacts de la pollution sur notre santé. Ainsi l’obésité, phénomène qui connaît une croissance rapide, pourrait à elle seule faire diminuer notre espérance de vie de 2 à 5 ans. Aujourd’hui, 60% des adultes sont en surpoids ou obèses aux Etats-Unis. En France, le chiffre atteint 40% (Enquête Inserm 2003). "Si aux Etats-Unis les pouvoirs publics commencent à s’en préoccuper, la communauté scientifique reste très inquiète, explique Claude Aubert. Quand à la France, on ne peut pas dire que les autorités aient une réelle politique face au problème." Par ailleurs, si on a longtemps cru que l’obésité était une maladie des pays riches, Claude Aubert montre qu’elle progresse encore plus vite dans les pays émergents. L’obésité et le diabète pourraient devenir la première cause de mortalité, devant le tabac, et faire considérablement baisser l’espérance de vie, (moins 7 ans pour un obèse). Hormis la sédentarité, Claude Aubert accuse largement l’industrie agro-alimentaire d’être responsable de vendre des « produits trop gras, trop sucrés » auxquels sont incorporés des additifs et des arômes favorisant le surpoids.
Les multiples impacts de la pollution
Autre facteur d’obésité moins souvent évoqué, la pollution perturbe également l’équilibre hormonal et les cellules des tissus adipeux. C’est notamment le cas des perturbateurs endocriniens, qui modifient l’équilibre hormonal du foetus, équilibre dont dépend la régulation du poids. De même, certains insecticides, présents dans notre organisme, ralentiraient le métabolisme et par conséquent, les dépenses énergétiques. Pour autant, les conséquences de la pollution sur notre santé ne se limitent pas, loin s’en faut, aux troubles hormonaux. Rappelant que 100 000 molécules chimiques sont actuellement utilisées sans jamais avoir été testées (à l’exception des pesticides), Claude Aubert estime que les générations nées à partir des années 70 connaissent une "exposition aux produits chimiques sans précédent." Et si certains composants ont été interdits depuis, les études scientifiques montrent qu’ils sont toujours présents dans tous les tissus humains. "Par ailleurs, d’autres produits chimiques ont pris le relais dans l’environnement et dans notre corps depuis," ajoute-t-il. La production de matières plastiques a été multipliée par 5 en 30 ans, celle de formaldéhyde (un composé organique volatil) par 6 en 40 ans. La pollution de l’air, de l’eau et des aliments imprègne le corps humain à long terme. Ainsi, des produits toxiques comme le DDT,- interdit il y a 30 ans-, se trouvaient encore dans le sang des volontaires qui ont participé à l’étude menée par le WWF en 2003. Et des molécules tout aussi dangereuses ont également été trouvées chez tous les nouveaux-nés lors d’une enquête menée en 2005 par l’Environnemental Working Group, association américaine. Les polluants passent en effet avec une grande rapidité (quelques heures) dans le placenta après avoir été absorbés par la mère. "En fait, ce sont probablement plusieurs centaines de molécules issues de l’industrie chimique qui passent chaque jour dans notre organisme," observe Claude Aubert. Des molécules dont on ne connaît pas réellement les impacts, puisque chaque matière active n’est testée que de manière isolée, jamais dans une version mélangée avec d’autres. "Les pesticides sont constitués de plusieurs matières actives, ainsi que d’adjuvants Or, le produit commercialisé est parfois plus toxique que la matière seule, comme cela a été récemment mis en évidence à propos du Round Up," explique Claude Aubert.
Les lanceurs d’alerte face à l’omerta
Les impacts des différentes pollutions auxquelles nous sommes exposées sont multiples : perturbation des fonctions de reproduction, affaiblissement du système immunitaire, forte croissance des cancers dus à la pollution, maladies de l’appareil respiratoire, explosion des maladies chroniques et cardio-vasculaires, etc. Pour autant, ces impacts ne pourront se vérifier qu’à long terme et ne sont effectivement pas pris en considération pour mesurer, aujourd’hui, notre espérance de vie. Seul l’amiante qui est à l’origine d’un cancer spécifique- a été pris en compte, mais comme le rappelle l’auteur, "il a fallu de nombreuses années avant que plus personne ne puisse contester qu’il est à l’origine d’une véritable hécatombe."Claude Aubert rejoint avec cet ouvrage le mouvement des « lanceurs d’alerte », qui, au sein de la communauté scientifique, tentent de prévenir l’opinion et les autorités politiques sur ces catastrophes sanitaires naissantes. Peu entendus jusqu’ici, certains estiment, comme André Cicolella que les lanceurs d’alerte font face à un pouvoir « négationniste », incarné par la communauté scientifique « officielle » et les industries. Chercheur en santé environnementale, il a travaillé sur les effets des éthers de glycol au sein de l’INRS. Jusqu’à ce que sa hiérarchie annule au dernier moment un colloque qu’il devait tenir sur le sujet et rompe son contrat de travail pour "faute grave". Après 6 ans de procédure, la Cour de Cassation lui a donné gain de cause, reconnaissant « l’indépendance due aux chercheurs. » Cette « omerta » que dénonce aujourd’hui une partie de la communauté scientifique, s’explique selon lui par le travail de lobbying de l’industrie et parce que "la croissance économique se nourrit des accidents, de la pollution et des maladies"
Espérance de vie, la fin des illusions, par Claude Aubert.Editions Terre Vivante, mars 2006.

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