mardi 25 septembre 2007

Un consensus pour la réduction des pesticides ?

Un consensus se dessine en France sur une diminution des pesticides
LE MONDE 25.09.07 11h46 Ce sera l'un des grands débats du Grenelle de l'environnement. La France, troisième utilisateur au monde de pesticides, peut-elle changer de cap ? Les groupes de travail sur la santé et l'agriculture, qui ont tous deux terminé leurs travaux lundi 24 septembre, se sont accordés sur le principe d'un plan de réduction.Nicolas Sarkozy lui-même avait prévenu les agriculteurs, le 11 septembre, jugeant un tel plan "indispensable". Les modalités en sont déjà vivement débattues. L'objectif de -50 % en dix ans, approuvé par la majorité dans les groupes de travail, est contesté par l'industrie chimique et le monde agricole.En 2006, quelque 70 000 tonnes de pesticides ont été utilisées en France pour protéger les plantes des insectes ravageurs, mauvaises herbes et autres champignons, essentiellement sur les terres agricoles. Les jardiniers, les collectivités locales et les gérants de la voirie publique n'en consomment que 10 %, mais souvent à des doses beaucoup trop élevées.Conséquence de cet usage massif : des traces de produits sont présentes dans l'air, l'eau, les sols, et l'alimentation. L'institut français de l'environnement les détecte dans plus de 90 % des rivières et 60 % des nappes souterraines.L'inquiétude sur leur impact en termes de santé publique grandit depuis plusieurs années. Les premiers exposés sont les agriculteurs eux-mêmes. Ils subissent régulièrement des irritations cutanées et pulmonaires. Mais ce sont surtout les effets d'une exposition répétée qui préoccupent."ON EST ARRIVÉ AU TAQUET"Plusieurs études ont mis en évidence des liens entre l'utilisation de pesticides et le développement de cancers. Des effets neurotoxiques et des conséquences sur la reproduction sont également rapportés."Ces études ne sont pas nombreuses, et ne sont pas toutes consensuelles, mais elles dessinent tout de même des convergences, constate Daniel Eilstein, du département santé et environnement de l'Institut de veille sanitaire (IVS). Elles demandent à être confirmées. Toute la difficulté consiste à estimer l'exposition des populations concernées."Quant à l'exposition de l'ensemble de la population, elle n'est pas mesurée avec précision. En effet, si leur présence dans l'eau et l'alimentation est suivie et réglementée, les concentrations dans l'air ou les sols ne sont pas mesurées. Et l'effet cumulatif de contacts répétés à faible dose n'est pas connu, pas plus que l'impact de la synergie entre les produits.Défendant bec et ongles ses produits, l'industrie chimique met en avant les efforts déjà réalisés. "Les quantités utilisées ont baissé de 40 % entre 1999 et 2000, on est arrivé au taquet", affirme Jean-Charles Bocquet, directeur de l'Union des industries de la protection des plantes. L'indicateur est cependant contesté, car même si leurs dosages diminuent, les produits restent aussi actifs.Dans le monde agricole, personne ne se pose en ardent défenseur des pesticides. "Il faut que l'opinion comprenne qu'on ne les utilise pas pour le plaisir, mais parce qu'on ne peut pas faire autrement, s'irrite Pascal Ferey, responsable de l'environnement dans le syndicat agricole majoritaire, la FNSEA. On nous demande le zéro défaut."Les pesticides, dont l'usage a été encouragé par l'Etat pendant des décennies afin de produire plus, sont devenus l'un des piliers des exploitations agricoles. Une baisse drastique de leur consommation ne peut avoir lieu sans un bouleversement des pratiques.MANQUE À GAGNER"Nous sommes les premiers à vouloir réduire les quantités, mais il faut une approche transversale, explique François Lucas, président de la Coordination rurale. Nous devons avoir les moyens de cultiver autrement, de refaire des assolements, d'expérimenter des mélanges de variétés.""Il faut agir sur le système productif dans sa globalité, pas seulement sur l'un de ses éléments", confirme l'ingénieur agronome et économiste Michel Griffon.La position de l'écologiste François Veillerette, spécialiste de ces questions, n'est pas si éloignée. "Fixer un objectif de baisse, comme l'ont fait le Danemark ou la Suède, est indispensable, mais il faut aussi définir les moyens d'y parvenir et compenser l'éventuel manque à gagner pour les producteurs", explique-t-il.Gaëlle Dupont
plus d'infos sur les pesticides

lundi 24 septembre 2007

Visitez des vergers du MDRGF et appel à soutien

Soutien à l’action du MDRGF
Le travail du MDRGF ne serait pas possible sans le soutien de ses membres. Cette année encore le MDRGF a été très actif. En témoigne nos lettres d’info et aussi notre revue de presse dans laquelle nous recensons déjà près de 200 articles parus dans la presse nationale (Libé, Le Monde, le Canard Enchaîné…) ou régionale (Ouest France, Midi Libre, Est Républicain, La voix du nord…), dans les magazines (30 millions d’amis, 60 millions de consommateurs, l’Ecologiste…), à la télévision avec des dizaines d’heures d’antenne (TF1, France 2, France 3, France 5…) ou à la radio (France Inter, France Info, Le mouv’…). Cette couverture presse nous permet de toucher plusieurs millions de personnes partout en France ou en Europe et de rendre accessible au plus grand nombre une information claire, sérieuse et indépendante sur nos thématiques.Nous profitons de cet envoi pour remercier celles et ceux, qui toujours plus nombreux, nous soutiennent et nous encouragent à poursuivre nos actions de façon toujours plus audacieuse et sérieuse. Merci de ce soutien qui légitime notre travail et renforce son impact. Pour celles et ceux qui n’ont pas encore adhéré en 2007 et qui souhaite nous accompagner dans notre action, merci de remplir et de retourner le coupon ci-dessous accompagné de votre soutien.(pour information : l'adhésion de base est 25 Euros, de soutien 50Euros )A très bientôt,Ecologiquement vôtre,L’équipe du MDRGFA remplir et retourner accompagné de votre règlement a : MDRGF 40 rue de Malte 75011 Paris

J’adhère ou je donne au MDRGF – Adhésion 2007
Mme/M/Melle (Nom-Prénom): ______________________________________________________________
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Vergers en fêtes: le week-end du 29-30 septembre à Fontaine LavaganneComme chaque année le MDRGF ouvre au public ses vergers de démonstration.... sans pesticides! Cette année l'évènement prend une dimension supplémentaire : le Président d’honneur du MDRGF, Georges Toutain, livre ses résultats et les bio de Picardie (ABP) s’associent à l’évènement !
>>> Quand et où ? Du samedi 29 septembre 14h au dimanche 18h, le MDRGF invite amateurs et professionnels à découvrir, lors de visites guidées et commentées les vergers et le jardin bio du MDRGF.
>>> Quoi ? Le président d’honneur du MDRGF, Georges Toutain, ancien ingénieur de l’INRA livrera au cours d’une conférence les résultats de ses expérimentations menées sans pesticides de synthèse sur la vigne, les pommes de terres…Outre la visite des vergers il y aura aussi, sur la place du village, des dégustations de produits sans pesticides, ni OGM, dans la salle des fêtes des expositions, des conférences sur la biodiversités notamment par un responsable de la LPO, le Président des jardins familiaux… Notre Président, François Veillerette, auteur du livre référence « Pesticides, révélations sur un scandale français », sera aussi présent pour répondre à toutes vos questions sur le stand du MDRGF.
Bref...Un week-end festif, instructif et convivial en perspective.
Plus d’info ? Découvrez le programme et l'affiche de la manifestation joint à ce communiqué ou directement sur le net sur le site du mdrgf avec un plan pour se rendre sur le site).

Scandale du chlordécone aux Antilles : du nouveau !

Le ministre de l’Agriculture admet que la Martinique et la Guadeloupe ont été véritablement empoisonnées par des pesticides toxiques

Le ministre de l’Agriculture admet que la Martinique et la Guadeloupe ont été véritablement empoisonnées par des pesticides toxiques, alors qu’un rapport explosif sur le sujet sera publié demain.La situation est «très grave» aux Antilles. Sur Europe 1 lundi matin, le ministre de l’Agriculture, Michel Barnier, n’a pas cherché à cacher son inquiétude quant aux risques sanitaires provoqués par l’usage intensif de pesticides en Martinique et en Guadeloupe.Le professeur Dominique Belpomme, cancérologue réputé, rendra public demain un rapport explosif sur le désastre provoqué par le recours massif au chlordécone, un pesticide fortement toxique, dans les Antilles.
Dans Le Parisien, le médecin parle notamment d’un «véritable empoisonnement» du sol et de l’eau, et estime que cette affaire se révèle beaucoup plus grave que celle du sang contaminé».Pour preuve des effets du chlordécone, mais aussi d’autres pesticides comme le paraquat et «plusieurs dizaines d’autres», employés dans «des conditions très opaques», le cancérologue cite notamment le taux «majeur» (le second mondial) de cancers de la prostate aux Antilles.«Toutes les femmes enceintes et tous les enfants» contaminés
S’il reconnaît que les scientifiques n'ont «pas encore la preuve épidémiologique» que ces cancers sont «liés au chlordécone», il explique aussi qu’on a en revanche «pu démontrer scientifiquement que toutes les femmes enceintes et tous les enfants qui naissaient» en Guadeloupe étaient «contaminés au chlordécone».Or, explique Dominique Belpomme, la France a interdit ce pesticide, pourtant signalé comme dangereux depuis 1972, seulement en «1990 sur son territoire». A l’exception des Antilles, où il a fallu attendre 1993, et où le produit a continué d’être utilisé jusqu’en 2002 de manière clandestine.
Résultat : en Martinique, la plupart des sources d’eau sont polluées, de même que les fruits et légumes racines et certaines viandes.Face au scandale qui se profile, Michel Barnier a martelé sur Europe 1 que l’agriculture locale était «dans un nouvel état d’esprit». Pour le ministre, il faut «gérer le passé», avec «rigueur» et «le souci de connaître la vérité». Et d’insister sur l’opportunité «de faire autrement» puisque «les bananeraies ont été détruites par le cyclone» en août dernier. «Au moment où l'on va replanter, on a l'occasion d'utiliser peu ou pas de pesticides», insiste le ministre de l’Agriculture.source : le Figaro.fr avec AFP

------------------A vos télévisions : Le MDRGF a été interpellé sur cette question par de nombreux journalistes et s'exprimera dans le JTde 13h00 sur France 2 ce lundi 17 09 07

Plus d'info dans le livre "Pesticides révélations sur un scandale français"

Un nouveau livre le 3 octobre chez Fayard, sur les biocarburants

MESSAGE PERSONNEL DE FABRICE NICOLINO


"Certains d'entre vous le savent : j'ai écrit avec mon ami François Veillerette, président du MDRGF, un livre sur les pesticides, paru chez Fayard au printemps.
Si je me permets de vous déranger à domicile ou presque, c'est pour la bonne cause, soyez-en certains.

Vous vous interrogez sur les biocarburants ? Cela tombe bien. Je publie le 3 octobre, chez Fayard, un livre intitulé : La faim, la bagnole, le blé et nous. Sous-titre : une dénonciation des biocarburants. Je n’ai aucune raison de le cacher : c’est un livre de combat, car les biocarburants, arme de guerre et de mort, sont d’ores et déjà une tragédie planétaire.
En France, un lobby surpuissant, caché au coeur même du ministère de l’Écologie, défend l’indéfendable : faire rouler des bagnoles avec des plantes alimentaires. Pour complaire à l’agriculture industrielle, le gouvernement s’apprête à sacrifier un million d’hectares de jachères, refuge pour l’heure de la biodiversité ordinaire, celle des oiseaux des champs et des petits mammifères. À quelques semaines du Grenelle de l’environnement, cette question est simplement explosive. Que pourra dire M.Borloo du rôle de l’Ademe et d’Agrice, tous deux abrités par son ministère ? Les discours sur la nature et la biodiversité sont justement cela : des discours. Pour les gogos.

Ailleurs dans le monde, c’est pire, infiniment. Le déferlement de plantations industrielles - palmier à huile, soja, canne à sucre - s’attaque aux ultimes forêts tropicales de la planète. L’Indonésie trucide ses derniers orangs-outans en faveur des biocarburants, sur des millions d’hectares. Des millions d’hectares. Le bassin du Congo, en Afrique, est gravement touché. L’Amazonie - le cerrado comme la forêt -, la Patagonie et sa pampa, se couvrent de soja, de canne à sucre industrielle et même d’arbres transgéniques, plus mous que ceux que nous connaissons. Pour en extraire plus facilement la cellulose, matière première de choix pour les biocarburants.Plus dramatique que tout : la faim menace des dizaines de millions d’humains supplémentaires. Par une sinistre contagion, les prix des denrées alimentaires de base flambent.
Tout a commencé aux États-Unis, premier producteur mondial de maïs. Le quart - le quart, oui ! - de cette production part dans des gigantesques bioraffineries, avant de rejoindre le moteur des 4X4. Un plein de bioarburants, dans ces énormes engins, représente la ration alimentaire annuelle de maïs pour un homme du Sud. Toute l’existence de base des paysans pauvres est déstabilisée par cette saloperie.Et le plus inouï, c’est qu’à coup d’études tronquées, ou truquées, la propagande fait croire que les biocarburants seraient bons pour le climat. Je démontre dans mon livre, sans grande difficulté, que c’est tout le contraire.
À qui profite ce crime écologique et social majeur ? À l’agriculture industrielle, qui a pris le pouvoir en Occident après 1945. Mais aussi à nous, qui ne parvenons pas à remettre en cause la place démentielle de la voiture individuelle dans nos vies. Au reste, de nombreux “écologistes”, que je m’autorise à critiquer sans hésiter, soutiennent cette grande manipulation de l’opinion.Je vous l’assure, et vous prie de me croire : ce livre a besoin de vous tous. Car il est un appel au secours en même temps qu’une invite à la révolte. Il faut tout de suite, tout de suite, arrêter l’infernal mécanisme. Pour ma part, bien au-delà de ce livre, je suis prêt. Et vous ?"


Le 13 septembre 2007, Fabrice Nicolino

lundi 17 septembre 2007

Pesticides aux Antilles : la situation est grave

Le ministre de l’Agriculture admet que la Martinique et la Guadeloupe ont été véritablement empoisonnées par des pesticides toxiques

Le ministre de l’Agriculture admet que la Martinique et la Guadeloupe ont été véritablement empoisonnées par des pesticides toxiques, alors qu’un rapport explosif sur le sujet sera publié demain.La situation est «très grave» aux Antilles. Sur Europe 1 lundi matin, le ministre de l’Agriculture, Michel Barnier, n’a pas cherché à cacher son inquiétude quant aux risques sanitaires provoqués par l’usage intensif de pesticides en Martinique et en Guadeloupe.Le professeur Dominique Belpomme, cancérologue réputé, rendra public demain un rapport explosif sur le désastre provoqué par le recours massif au chlordécone, un pesticide fortement toxique, dans les Antilles. Dans Le Parisien, le médecin parle notamment d’un «véritable empoisonnement» du sol et de l’eau, et estime que cette affaire se révèle beaucoup plus grave que celle du sang contaminé».Pour preuve des effets du chlordécone, mais aussi d’autres pesticides comme le paraquat et «plusieurs dizaines d’autres», employés dans «des conditions très opaques», le cancérologue cite notamment le taux «majeur» (le second mondial) de cancers de la prostate aux Antilles.«Toutes les femmes enceintes et tous les enfants» contaminésS’il reconnaît que les scientifiques n'ont «pas encore la preuve épidémiologique» que ces cancers sont «liés au chlordécone», il explique aussi qu’on a en revanche «pu démontrer scientifiquement que toutes les femmes enceintes et tous les enfants qui naissaient» en Guadeloupe étaient «contaminés au chlordécone».Or, explique Dominique Belpomme, la France a interdit ce pesticide, pourtant signalé comme dangereux depuis 1972, seulement en «1990 sur son territoire». A l’exception des Antilles, où il a fallu attendre 1993, et où le produit a continué d’être utilisé jusqu’en 2002 de manière clandestine. Résultat : en Martinique, la plupart des sources d’eau sont polluées, de même que les fruits et légumes racines et certaines viandes.Face au scandale qui se profile, Michel Barnier a martelé sur Europe 1 que l’agriculture locale était «dans un nouvel état d’esprit». Pour le ministre, il faut «gérer le passé», avec «rigueur» et «le souci de connaître la vérité». Et d’insister sur l’opportunité «de faire autrement» puisque «les bananeraies ont été détruites par le cyclone» en août dernier. «Au moment où l'on va replanter, on a l'occasion d'utiliser peu ou pas de pesticides», insiste le ministre de l’Agriculture.source : le Figaro.fr avec AFP------------------A vos télévisions : Le MDRGF a été interpellé sur cette question par de nombreux journalistes et s'exprimera dans le JTde 13h00 ce lundi 17 09 07
Pour en savoir plus sur les pesticides aux Antilles lire le livre 'Pesticides, révélations sur un scandale français'

jeudi 13 septembre 2007

81% des français favorables à une réduction de l'utilisation des pesticides !

halte aux pesticides pour 81% des français
Sondage-Environnement du JDD: 81% des français pour une réduction del'utilisation des pesticides !Un sondage Ifop pour TBWA Non Profit publié par Le Journal duDimanche du 9 septembre 2007 révèle, à quelques jours du Grenelle del'environnement, que les Français voient dans les pesticides laprincipale menace. 81% des personnes interrogées estiment que lalimitation de l'utilisation des pesticides dans l'agriculture seraitune priorité. Même pourcentage de sondés favorables à l'incitationdes industriels à faire passer de 20 à 50% la part de matériauxrecyclables dans la composition de leurs produits
Le MDRGF se félicite de cette prise de conscience des français surle danger des pesticides. Il appelle le gouvernement à entendrecette demande des français et à mettre en oeuvre comme une mesureprioritaire du Grenelle de l'environnement une politique ambitieusede réduction des pesticides (- 50% en 5 à 10 ans) et un soutienmassif aux modes de productions comme l'Agriculture Biologique etles systèmes de production intégrée, qui vont permettrentd'atteindre cette réduction.
voir le détail du sondage du JDD.http://www.lejdd.fr/sondages/64.html
Liste de diffusion du MDRGF, l'association spécialisée dans lespollutions par les pesticides. plus d'infos sur notre sitehttp://www.mdrgf.org

un programme sur la reduction des pesticides à l'issu du Grenelle ?

J L Borloo déclare qu’un accord « sur les OGM et sur la réduction de l'emploi des pesticides sera trouvé à l'issu du Grenelle de l'environnement."

source AFP :Borloo: il y aura "un accord sur les OGM" au Grenelle de l'environnement RIO DE JANEIRO (AFP) — Le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo s'est déclaré convaincu, dans un entretien à l'AFP, qu'un "accord global" sur les OGM et sur la réduction de l'emploi des pesticides sera trouvé au terme du "Grenelle de l'environnement", fin octobre."Nous aurons un accord global sur les OGM et sur une diminution des pesticides", a déclaré le ministre de l'Ecologie, de l'aménagement et du développement durables, lors d'un déplacement au Brésil.Au sujet des pesticides, il a précisé qu'il "faudra sans doute continuer (de discuter) après (le Grenelle) mais, au moins, le processus sera lancé".Evoquant la création d'un Haute autorité sur les organismes génétiquement modifiés (OGM), qu'il souhaite, il a jugé qu'il fallait "un maillage scientifique et une implication de la société civile" sur ce sujet.Le ministre, qui a également promis une loi sur les OGM, a déploré un déficit général en France d'analyses et de connaissances scientifiques sur les questions de santé et d'environnement."On manque d'observations sur ces questions" qui sont celui "les plus difficiles" parmi celles qui seront traitées par les états-généraux de l'environnement, qui rassembleront tous les partenaires - Etat, collectivités, syndicats, ONG, professionnels...- en six groupes de travail thématiques."Les groupes de travail sur le climat et sur la biodiversité sont pratiquement prêts, ils avancent très vite", a confié M. Borloo. "Sur la santé et l'environnement, sujet très difficile, il faudra sans doute continuer après" le Grenelle, a-t-il ajouté.Quinze à vingt mesures majeures seront arrêtées au terme de ces travaux, fin octobre.(fin de dépêche)Position du MDRGF : Nous nous félicitons d’un telle déclaration mais restons vigilants sur les termes et les mesures adoptées qui permettrons d’atteindre ces objectifs. En effet, pour ce qui est des pesticides, il ne sera pas question d’accepter une mesure réduisant uniquement les quantités de quelques pesticides les plus dangereux, comme cela nous a été proposé dans le cadre des groupes de travail ( le MDRGF participe aux séances de travail du groupe santé environnement du Grenelle avec l'Alliance pour la Planète) , mais bien d’un programme ambitieux de réduction globale de l’utilisation des pesticides via des mesures fortes d’incitations à la réduction (nous demandons - 50%) et de promotion de systèmes agricoles diminuant (voire supprimant) vraiment l’usage de ces produits tels que l’Agriculture biologique, biodynamique, la production intégrée….à suivre ....
plus d'infos sur le Grenelle sur le site du MDRGF

lundi 3 septembre 2007

La mort des abeilles met la planète en danger

Les Echos 20/08/07
Les abeilles s'éteignent par milliards depuis quelques mois. Leurdisparition pourrait sonner le glas de l'espèce humaine.C'est une incroyable épidémie, d'une violence et d'une ampleurfaramineuse, qui est en train de se propager de ruche en ruche surla planète. Partie d'un élevage de Floride l'automne dernier, elle ad'abord gagné la plupart des Etats américains, puis le Canada etl'Europe jusqu'à contaminer Taiwan en avril dernier. Partout, lemême scénario se répète : par milliards, les abeilles quittent lesruches pour ne plus y revenir. Aucun cadavre à proximité. Aucunprédateur visible, pas plus que de squatter pourtant prompt àoccuper les habitats abandonnés.
En quelques mois, entre 60 % et 90 % des abeilles se sont ainsivolatilisées aux Etats-Unis où les dernières estimations chiffrent à1,5 million (sur 2,4 millions de ruches au total) le nombre decolonies qui ont disparu dans 27 Etats. Au Québec, 40 % des ruchessont portées manquantes.
En Allemagne, selon l'association nationale des apiculteurs, lequart des colonies a été décimé avec des pertes jusqu'à 80 % danscertains élevages. Même chose en Suisse, en Italie, au Portugal, enGrèce, en Autriche, en Pologne, en Angleterre où le syndrome a étébaptisé « phénomène «Marie-Céleste» », du nom du navire dontl'équipage s'est volatilisé en 1872. En France, où les apiculteursont connu de lourdes pertes depuis 1995 (entre 300.000 et 400.000abeilles chaque année) jusqu'à l'interdiction du pesticideincriminé, le Gaucho, sur les champs de maïs et de tournesol,l'épidémie a également repris de plus belle, avec des pertes allantde 15 % à 95 % selon les cheptels.
« Syndrome d'effondrement »Légitimement inquiets, les scientifiques ont trouvé un nom à lamesure de ces désertions massives : le « syndrome d'effondrement » -ou « colony collapse disorder ». Ils ont de quoi être préoccupés :80 % des espèces végétales ont besoin des abeilles pour êtrefécondées. Sans elles, ni pollinisation, et pratiquement ni fruits,ni légumes. « Trois quart des cultures qui nourrissent l'humanité endépendent », résume Bernard Vaissière, spécialiste despollinisateurs à l'Inra (Institut national de rechercheagronomique). Arrivée sur Terre 60 millions d'année avant l'homme,Apis mellifera (l'abeille à miel) est aussi indispensable à sonéconomie qu'à sa survie. Aux Etats-Unis, où 90 plantes alimentairessont pollinisées par les butineuses, les récoltes qui en dépendentsont évaluées à 14 milliards de dollars.
Faut-il incriminer les pesticides ? Un nouveau microbe ? Lamultiplication des émissions électromagnétiques perturbant lesnanoparticules de magnétite présentes dans l'abdomen des abeilles ?« Plutôt une combinaison de tous ces agents », assure le professeurJoe Cummins de l'université d'Ontario. Dans un communiqué publié cetété par l'institut Isis (Institute of Science in Society), une ONGbasée à Londres, connue pour ses positions critiques sur la courseau progrès scientifique, il affirme que « des indices suggèrent quedes champignons parasites utilisés pour la lutte biologique, etcertains pesticides du groupe des néonicotinoïdes, interagissententre eux et en synergie pour provoquer la destruction des abeilles». Pour éviter les épandages incontrôlables, les nouvellesgénérations d'insecticides enrobent les semences pour pénétrer defaçon systémique dans toute la plante, jusqu'au pollen que lesabeilles rapportent à la ruche, qu'elles empoisonnent. Même à faibleconcentration, affirme le professeur, l'emploi de ce type depesticides détruit les défenses immunitaires des abeilles. Par effetde cascade, intoxiquées par le principal principe actif utilisé -l'imidaclopride (dédouané par l'Europe, mais largement contestéoutre-Atlantique et en France, il est distribué par Bayer sousdifférentes marques : Gaucho, Merit, Admire, Confidore, Hachikusan,Premise, Advantage...) -, les butineuses deviendraient vulnérables àl'activité insecticide d'agents pathogènes fongiques pulvérisés encomplément sur les cultures.
Butineuses apathiquesPour preuve, estime le chercheur, des champignons parasites de lafamille des Nosema sont présents dans quantités d'essaims en coursd'effondrement où les butineuses, apathiques, ont été retrouvéesinfectées par une demi-douzaine de virus et de microbes.
La plupart du temps, ces champignons sont incorporés à despesticides chimiques, pour combattre les criquets (Nosema locustae),certaines teignes (Nosema bombycis) ou la pyrale du maïs (Nosemapyrausta). Mais ils voyagent aussi le long des voies ouvertes parles échanges marchands, à l'image de Nosema ceranae, un parasiteporté par les abeilles d'Asie qui a contaminé ses congénèresoccidentales tuées en quelques jours.
C'est ce que vient de démontrer dans une étude conduite sur l'ADN deplusieurs abeilles l'équipe de recherche de Mariano Higes installéeà Guadalajara, une province à l'est de Madrid réputée pour être leberceau de l'industrie du miel espagnol. « Ce parasite est le plusdangereux de la famille, explique-t-il. Il peut résister aussi bienà la chaleur qu'au froid et infecte un essaim en deux mois. Nouspensons que 50 % de nos ruches sont contaminées. » Or l'Espagne, quicompte 2,3 millions de ruches, est le foyer du quart des abeillesdomestiques de l'Union européenne.
L'effet de cascade ne s'arrête pas là : il jouerait également entreces champignons parasites et les biopesticides produits par lesplantes génétiquement modifiées, assure le professeur Joe Cummins.Il vient ainsi de démontrer que des larves de pyrale infectées parNosema pyrausta présentent une sensibilité quarante-cinq fois plusélevée à certaines toxines que les larves saines. « Les autoritéschargées de la réglementation ont traité le déclin des abeilles avecune approche étroite et bornée, en ignorant l'évidence selonlaquelle les pesticides agissent en synergie avec d'autres élémentsdévastateurs », accuse-t-il pour conclure. Il n'est pas seul àsonner le tocsin. Sans interdiction massive des pesticidessystémiques, la planète risque d'assister à un autre syndromed'effondrement, craignent les scientifiques : celui de l'espècehumaine. Il y a cinquante ans, Einstein avait déjà insisté sur larelation de dépendance qui lie les butineuses à l'homme : « Sil'abeille disparaissait du globe, avait-il prédit, l'homme n'auraitplus que quatre années à vivre. »
PAUL MOLGA
plus d'infos sur les pesticides icihttp://www.mdrgf.org