vendredi 3 mars 2006

La Camargue prête à une démoustication bio

AFP 01.03.06 09h30
La Camargue est prête à déclencher la guerre aux moustiques, épargnés jusqu'alors des insecticides en raison du statut de zone naturelle protégée dont elle bénéficie et par la relative indifférence de ses habitants. L'apparition d'un larvicide naturel, le BTI, la peur de risques sanitaires liés à l'arrivée en 2001 du West Nile Virus, ou à l'hypothétique chikungunya, mais plus encore la spectaculaire infestation de septembre 2005 ont changé la donne. L'ennemi à abattre est ici l'Aedes caspus, le plus agressif parmi la quarantaine d'espèces recensées localement, qui ne véhicule aucune maladie mais prélève sur les épidermes ses "repas de sang", indispensables à la ponte. En septembre dernier, la région a subi la pire éclosion en quarante ans, selon les experts. Des pluies diluviennes après neuf mois de sécheresse ont déstocké des millions de larves qui ont éclos en moins de cinq jours. "Ils piquaient même à midi, les moustiquaires étaient noires", se souvient Gaël Hemery, responsable de la conservation des milieux naturels au Parc régional de Camargue, créé en 1970. Les plaintes affluent de 40 km à la ronde. "La Camargue a toujours été un espace protégé, mais il faut rendre la vie quotidienne acceptable", résume aujourd'hui le maire d'Arles, Hervé Schiavetti, président du Parc. "L'objectif est de ne plus avoir à souffrir de pareils événements. Le chikungunya peut nous aider, car nul ne peut garantir qu'il ne pourrait devenir un problème ici". Ce virus qui frappe l'île de la Réunion est cependant véhiculé par une autre espèce, l'Aedes albopictus, dont la présence - inoffensive - n'est avérée que sur la Côte d'Azur, selon Michel Babinot, directeur opérationnel de l'Entente interdépartementale de démoustication (EID), à Montpellier. C'est donc l'EID qui sera chargée du ménage, en contournant les nombreuses zones naturelles protégées, dès les budgets bouclés (4 M d'euros, dont 900.000 pour l'expérimentation qui pourrait commencer cet été) et à condition de n'utiliser que le Bacillus thurigiensis israelensis (BTI), une bactérie ingérée par les larves qui libère sa toxine mortelle dans leur organisme. Le BTI a l'avantage sur les produits de synthèse de ne pas attenter aux autres organismes, notamment les chironomes qui partagent les habitats de l'Aedes caspus et jouent un rôle indispensable dans la chaîne alimentaire. "Leurs larves nourrissent les oiseaux, les poissons et les amphibiens, et leurs essaims les hirondelles", explique Brigitte Poulin, ornithologue à la station biologique de la Tour du Valat, près de l'étang du Vaccarès. "Le conseil scientifique du Parc a donné son accord de principe sous condition d'un suivi: il faut un état-zéro avant démoustication, puis suivre la dynamique des populations, le dérangement de la faune et effectuer des études de satisfaction" auprès des humains, résume Gaël Hemery. Le BTI ne saurait garantir "le zéro moustique", précise-t-il. "Mais les gens en voudront toujours moins et bientôt il faudra démoustiquer toute la Camargue", craint-il en insistant sur l'indispensable maintien du "moustique naïf", celui qui n'a jamais connu de démoustication et garantit un brassage génétique limitant la capacité de résistance de l'espèce. Brigitte Poulin redoute elle aussi la "chasse au dernier moustique". "Le BTI est le moins toxique, mais il n'empêche pas tout impact sur la nature." Pour le sociologue Bernard Picon du CNRS, auteur d'une enquête en 2004, ces dernières résistances illustrent aussi la place assignée au moustique dans l'identité camarguaise: un symbole de la résistance à l'extérieur. Le moustique contre le tourisme et l'urbanisation.
Retrouvez le dossier du Chikungunya sur le site internet du MDRGF : WWW.MDRGF.ORG
soutenez le MDRGF, adhérez,comment ? cliquez ci dessous: http://mdrgf.c.topica.com/maaexDaaboEUDbee6JsbafpL0Q/
MERCI DE FAIRE CONNAITRE CETTE LISTE AUPRES DE VOS CONTACTS.
M.D.R.G.FMouvement pour les Droits et le Respect des Générations Futures92 rue de Richelieu, 75002 ParisTel / Fax :01 45 79 07 59Portable : 06 81 64 65 58email : mdrgf@wanadoo.frsite : www.mdrgf.org

Campagne de pub UIPP - 2006 le retour

Le MDRGF réagit à la nouvelle campagne de promotion des pesticides de l’UIPP !

Depuis le 9 février dernier, le lobby français des fabricants de pesticides, l’UIPP, a lancé une nouvelle campagne de promotion des pesticides intitulée « Qui sème des questions, récolte des réponses ».
Cette campagne choquante est assurément du 'joli marketing', un bel emballage avec 20 parutions pleine page couleur dans des magazines et un site Internet au look dépouillé censé répondre aux dites questions.Mais c’est là que le bât blesse, après avoir prétendu l’an dernier que les pesticides étaient utilisés « dans le respect de la santé humaine et de l’environnement », cette année l’UIPP, rendue prudente par les attaques en justice du MDRGF et d’autres associations, nous livre cette fois une version « soft » de leur campagne.
But de la campagne de l'UIPP
Le but est toujours le même : essayer de rendre socialement acceptable des pesticides dont de plus en plus de publications scientifiques nous disent les effets cancérigènes, mutagènes, perturbateur des systèmes endocriniens, reproducteurs etc. Mais cette fois-ci le site de l’UIPP n’a plus le même contenu, juste une énumération de données officielles sans intérêt, quelques interviews de professionnels ou de consommateurs et le résultats de deux études scientifiques : une citée partiellement et l’autre dont les résultats ne seront pas connus avant plusieurs années !
Trop c’est trop ! Comment peut on prétendre informer alors que ce site se contente de faire du marketing habile, et de gérer, à l’aide d’un look agréable, la perception que les visiteurs ont du produit pesticide : aspect rassurant, images de bonheur : marketing qui concoure à modeler et rassurer inconsciemment l’opinion des gens, et ce sur des produits dangereux ! De plus le site vise à faire croire que les consommateurs sont responsables de l'utilisation des pesticides et l'UIPP va conduire des actions en direction de nos enfants lors du prochain del'Agriculture, ce qui est inacceptable !!!
Le MDRGF réagit !
Face à cette manipulation médiatique le MDRGF réagit. Ainsi, nous avons déjà :
1. sorti un film de 45 minutes sur DVD juste avant le début de la campagne de l’UIPP intitulé « Pesticides, non merci ! » qui présente des arguments étayés et des interviews de scientifiques.
2. Fait connaître les principaux dangers des pesticides lors de la journée de restitution du rapport de l’INRA/Cemagref le 15 décembre 2005, journée au cours de laquelle le MDRGF était la seule association écologiste invitée, en tant qu’association de référence sur la question des pesticides.
3. Mis en place un site Internet en réponse à l’UIPP ayant pour adresse : http://reseauacap.c.topica.com/maaewJ8aboxGcbPfeqHbaehnuA/ qui présente de nombreux arguments chiffrés et des interviews de scientifiques.
4. Lancé une campagne de promotion de nos sites Internet sur les moteurs de recherche type Google.
Aujourd’hui nous lançons une cyberaction demandant aux rédactions de suspendre les publications des visuels de la campagne de pub de l’UIPP. Cette cyberaction est en ligne sous le numéro 166 sur le site de cyberacteurs :
http://reseauacap.c.topica.com/maaewJ8aboxGdbPfeqHbaehnuA/
Participez y très nombreux afin d’exprimer votre mécontentement, et envoyez nous un petit mail à : mdrgf@hotmail.fr pour nous signaler votre participation (mettez seulement ‘cyber uipp’ dans l’objet du message)
Nous vous tiendrons au courant des suites de cette campagne anti pub UIPP.
Merci de nous soutenir dans nos actions : participez à la cyberaction, adhérez ou soutenez le MDRGF pour lutter contre les lobbies de l'agrochimie !!Plaquette et formulaire d'adhésion téléchargeable à :
http://reseauacap.c.topica.com/maaewJ8aboxGebPfeqHbaehnuA/
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Europe : les intérêts de Bayer avant l'environnement et la santé !

le 20 février 2006
Communiqué de presse du MDRGF, La Confédération Paysanne, la Coordination des Apiculteurs de France

Europe : les intérêts de Bayer avant l'environnement et la santé !
La Confédération Paysanne, la Coordination des Apiculteurs de France et le MDRGF, n'acceptent pas que les intérêts des lobbies phytosanitaires puissent déterminer la politique environnementale de l’Europe.

En effet, sous la pression de ces lobbies, le Comité permanent de la chaîne alimentaire et de la santé animale, qui est composé de représentants des ministères et de gouvernements des 25 États membres de l'UE, a donné un avis positif pour inscrire la clothianidine sur la liste des matières actives autorisées au niveau européen (liste 1 de la directive 91/414).
La clothianidine, molécule de la même famille que l'imidaclopride (substance active du Gaucho®), est extrêmement toxique pour l'abeille et pour les insectes pollinisateurs, ainsi que pour les oiseaux (risques non acceptables au regard de la directive 91/414).
Le Poncho, insecticide à base de clothianidine, n'a obtenu qu'une homologation provisoire au Canada, en attente d'études complémentaires concernant en particulier la toxicité pour l'abeille et pour les oiseaux, mais aussi la santé humaine (génotoxicité et immunotoxicité).
Il faut noter que la clothianidine est très persistante dans le sol. Sa durée de demi-vie varie entre un et quatre ans, alors que la directive européenne fixe un maximum de 90 jours. En outre, la clothianidine est mobile dans le sol, très soluble dans l’eau et de ce fait le risque de pollution des eaux souterraines et de surface est certain.
C’est pour toutes ces raisons qu'en 2004 la COM TOX a demandé à Bayer des études complémentaires en vue d'éventuelles autorisations de produits à base de clothianidine ; Bayer n'a toujours rien fourni....
Le document RG 2004-06 de l’ARLA (Santé Canada) indique : « ...toutes les études sur le terrain ou en partie sur le terrain comportaient des défauts de conception et ont été mal exécutées». Les résultats ont donc été invalidés. On constate encore une fois que des dossiers de demande d'homologation ne sont pas sincères.
C'est en pleine connaissance de cause que le Comité permanent a donné un avis favorable à la clothianidine. Lors du vote les représentants français se sont abstenus alors qu'ils avaient les éléments qui justifiaient un vote négatif !
Sous l'influence de l'industrie agrochimique, administration et politiques n'hésitent pas à bafouer les règlements qu'ils ont eux même élaborés et votés, au mépris de la préservation de l'environnement et de la santé publique.
La Confédération Paysanne, la Coordination des Apiculteurs de France et le MDRGF s'opposeront fermement à l'inscription de la clothianidine sur la liste positive européenne, ainsi qu'à l'autorisation, en France de tous produits contenant cette molécule.
pour en savoir plus sur la clothianidine, allez voir la news sur 'Attention, abeilles en danger' sur le site du MDRGF :
http://mdrgf.c.topica.com/maaewoOabovxybee6JsbafpL0Q/
Contacts :
MDRGF : François Veillerette 06 81 64 65 58 ou Nadine Lauverjat 06 87 56 27 54
Coordination des apiculteurs de France : Francis Chauvancy 05 49 70 60 70 ou 06 10 19 55 23
Confédération paysanne : Jean Sabench 04 67 97 16 31


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Nouvelle stratégie mondiale relative aux produits chimiques

Après l’adoption en novembre dernier du règlement européen Reach, la nouvelle stratégie mondiale relative aux produits chimiques reçoit le feu vert des gouvernements réunis à Dubaï à l’occasion du 9ème forum ministériel mondial sur l’environnement.

Initiative approuvée à l’occasion du Sommet mondial pour le développement durable à Johannesburg en septembre 2002, la stratégie mondiale relative aux produits chimiques est lancée. Elle a été adoptée par plus de 100 ministres de l’environnement et de la santé actuellement réunis à Dubaï à l’occasion de la conférence internationale sur la gestion des produits chimiques et du 9ème forum ministériel mondial sur l’environnement.
Intitulée « Approche stratégique de la gestion internationale des produits chimiques » (SAICM en anglais), elle vise une utilisation et une production de produits chimiques moins nuisibles pour la santé et l’environnement à l’horizon 2020. Plus précisément, elle a pour but de renforcer la capacité des pays à gérer de manière rationnelle les produits chimiques et notamment les pays en voie de développement.
Actuellement entre 70.000 et 100.000 substances chimiques sont disponibles sur le marché, et près de 1.500 autres y sont introduites chaque année. Selon le PNUE, la production mondiale de produits chimiques augmentera de 80% au cours des 15 prochaines années. Qui plus est, la production de substances chimiques quitte les pays développés pour s’installer dans les pays en voie de développement.
Selon Klaus Toepfer, Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), plusieurs substances chimiques sont essentielles dans le monde moderne. Elles ont un rôle majeur à jouer dans la lutte contre la pauvreté et la réalisation du développement durable. Mais, comme l’indiquent nos expériences passées, certains produits apparemment bénins peuvent s’avérer délétères. Aussi, les pays en voie de développement ont besoin d’aide pour renforcer l’utilisation, la manipulation et le traitement de produits chimiques. C’est tout l’objet de cette stratégie mondiale.
Concrètement cette stratégie prévoit, entre autres, d’assurer un service de conseil auprès des pays qui le demandent sur l’évaluation des risques, l’étiquetage ou encore le traitement des stocks de produits obsolètes par exemple et de déployer des plans nationaux de gestion des produits chimiques. Elle comprend également des provisions pour la création de centres nationaux dont le but est d’aider les pays, particulièrement ceux en voie de développement, à former du personnel en matière de sécurité chimique et de gestion des risques.
Les gouvernements ont également apporté leur soutien à un fond de plusieurs millions de dollars visant à appuyer financièrement les plans d’action nationaux, particulièrement ceux des pays les moins développés et des petits états insulaires en développement.
Il est également prévu de mettre en place un réseau d’information internet pour faciliter l’échange d’informations sur le renforcement des capacités de gestion des produits chimiques et permettre au public d’y accéder. Ce réseau permettra de consolider la coordination et la coopération entre les pays et les organisations qui prêtent assistance où en sont les bénéficiaires. Il permettra aux usagers d’entrer et de trouver des informations concernant les plans d’action des différents pays, les sources d’appui potentiel aux projets, les documents d’orientation et de formation ainsi que des contacts clés dans le domaine de la sécurité chimique.
Le PNUE qui a organisé la réunion de Dubaï en collaboration avec d’autres agences de l’ONU a été sollicité pour abriter le secrétariat de la SAICM.
Klaus Toepfer s’est dit ravi que les gouvernements soient arrivés à un accord concernant cette nouvelle initiative, qui, j’en suis convaincu, transformera radicalement la manière dont les produits chimiques sont produits et utilisés. Une nouvelle approche, une nouvelle voie pour réaliser des progrès dans la gestion des produits chimiques était nécessaire, et c’est précisément ce que nous offre l’initiative SAICM, conclut-il.
Publié par : http://mdrgf.c.topica.com/maaevlqabonHWbee6Jsb/Le : 16/02/2006
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mardi 28 février 2006

Réunion. Le chikungunya: un problème sanitaire, des conéquences écologiques. Les errances des pouvoirs publics en 6 étapes

Depuis le 22 février 2005, la Réunion (780.000 habitants) est confrontée à une épidémie de chikungunya que personne n’a vu venir. La lenteur de la réaction des pouvoirs publics a conduit à la panique, à une explosion de cette maladie dangereuse et à l’utilisation généralisée de pesticides dangereux sur l’île !

Cette maladie qui se manifeste par de fortes fièvres et des douleurs intenses se transmet par les piqûres de moustiques.


1. L’Etat français réagit tardivement et mal

L'Institut national de veille sanitaire (INVS) assurait dans une note du 3 mai 2005 que "l'importation de chikungunya (depuis les Comores, où une épidémie sévit alors depuis cinq mois) ne constitue pas un phénomène inquiétant en termes de santé publique." Le même mois, la DRASS recense pourtant 460 cas en une semaine. La progression de la maladie est ensuite foudroyante :
- 21 mai 2005 : 474 cas.
- 13 juin 2005 : 1.678 cas
- 25 juillet 2005 : 2.724 cas
-8 août 2005 : 2.959 cas
-19 novembre 2005 : 4.532 cas identifiés avec une croissance exponentielle de 50 à 100 nouveaux cas par semaine !

2. Une année de perdue!

Alors que depuis septembre 2005, le PCR et d’autres voix sur l’île préconisent l’usage du bacillus thurengensis (BTI) sur les larves (méthode employée au Pérou ), en novembre, l’État privilégie la lutte contre les adultes avec des épandages massifs de produits chimiques. Un an a été perdu pour faire une réelle prévention au niveau de cette épidémie et on commence a utiliser du pirimiphos-méthyl ( un insecticide organophosphoré neurotoxique). Cette lutte est inefficace.

le 18 janvier 2006 un collectif de médecins déclare: « Le chiffre de 7.600 cas déclarés pour tout le département est un mensonge que nous espérons par omission, à quelques centaines près, il correspond au nombre de malades sur le secteur de Saint-Louis à lui seul. » La sous estimation de l’épidémie continue donc ! Comme les pulvérisations massives.

3. Des pulvérisations de pesticides dangereux


On pulvérise maintenant du Téméphos, et du Fénitrothion à tour de bras sur l’île ! Ces pesticides sont très dangereux pour l’environnement, jugez en plutôt :


FENITROTHION (BAYER) : Il s’agit d’un insecticide organophosphoré, inhibiteur des acétycholinestérases et donc neurotoxique, classé Xn (nocif) et « très toxique pour les organismes aquatiques, peut entraîner des effets néfastes à long terme pour l’environnement aquatique ». Il est suspecté d’être un perturbateur du système endocrinien.

TEMEPHOS : Le téméphos est une substance active radiée (non-inscrite dans l'Annexe I de la directive 91/414/CEE) sauf pour les préparations bénéficiant d'une autorisation de mise sur le marché pour une catégorie d'utilisation de type biocide et les produits utilisés en agriculture et destinés à la lutte contre les organismes animaux ou végétaux vecteurs de maladies humaines ou animales (autrement dit plus utilisée pour les usages purement agricoles, c’est un biocide, pas un produit de protection des plantes) Il s’agit d’un insecticide organophosphoré, inhibiteur des acétycholinesterases donc neurotoxique. Il est à ce titre classé comme toxique chronique du système neurologique par le Toxic Release Inventory au USA.


4. Des espèces menacées

Le résultat est là : depuis le début du traitement chimique autour de leur zone de travail, on observe la mort d’abeilles, de zoizo blan, de cardinaux, de guêpes et de nombreux insectes peut-être même les plus rares, de chiens de chats, de caméléons. Les écosystèmes sont menacés, et des crapauds (qui mangent 5 kilos d’insectes par an) ainsi que des endormis ( qui gobent 150 grammes d’insectes par jour ) disparaissent à leur tour...laissant le champ libre aux moustiques !!!

Des personnalités comme la sénatrice Gélita Hoarau militent pour le recours au recours au bacillus thurengensis (BTI, moyen de lutte biologique) pour s’attaquer aux larves. Le BTI est utilisé depuis plus de 20 ans pour lutter contre le paludisme au Pérou par exemple. Il est possible de cultiver la souche de BT localement a peu de frais et de l’employer sans risque par la population elle même. Ces élus y voient là la possibilité de faire participer la population à la lutte anti-vectorielle et de prévenir les dégâts environnementaux.

5. De nouveaux mode de lutte

La Préfecture a finalement validé le protocole d’utilisation de 2 nouvelles molécules pour le traitement du moustique vecteur du chikungunya…mais la Deltaméthrine vient se substituer au Fénithrotion pour le traitement des moustiques adultes et le BTI au Téméphos pour celui des larves. La deltamethrine est cependant également très problématique :



DELTAMETHRINE : Insecticide classé T (toxique aigu) et « très toxique pour les organismes aquatiques, peut entraîner des effets néfastes à long terme pour l’environnement aquatique » De plus la deltamethrine est classée perturbateur endocrinien selon l'Union Européenne.

6. Bilan après une année d'errements...et de langue de bois


Aujourd’hui : 157 000 personnes sont touchées et il y a eu 77 morts pour près de 770 000 habitants. Cette épidémie est une catastrophe et nous ne pouvons qu’exprimer notre solidarité au peuple réunionnais dans l’épreuve.

En réagissant assez tôt on aurait sans doute pu éviter cette catastrophe sanitaire qui se double maintenant d’une catastrophe écologique. Des élus PCR de l’île interpellent les autorités. Ce n’est que 10 mois après le début de l’épidémie que la solution du Bti est appliquée, alors qu’en dépits des pulvérisations massives d’insecticides, les moustiques vecteurs sont toujours là. Les dégâts actuels dont on ne connaît pas encore toute l’ampleur auraient pu être évités.


Il aurait fallu privilégier l’élimination des gîtes larvaires par des techniques mécaniques (enlèvement des déchets) et utilisation de Bti (produit biologique). Il est encore temps pour réagir et privilégier ces méthodes efficaces aux méthodes chimiques massives qui vont ruiner la richesse écologique de cette île et n’ont pas réussi à juguler l’épidémie malgré 4 mois de pulvérisations intensives sur l’île.

Les autorités prétendent toujours que les produits utilisés ne sont pas dangereux…
Quand le journal le Monde pose la question de la dangerosité des pesticides employés au Président du Conseil Général de l’île, Paul Vergès, il a cette réponse : « On fait souvent les choses dans la précipitation, c'est un problème. On prétend que les insecticides utilisés ne sont pas nocifs, mais la population ne comprend pas pourquoi, alors, les services de désinsectisation se déplacent la nuit, demandent aux personnes de fermer leurs fenêtres, de ranger les jouets des enfants qui traînent dehors et de ne pas manger de fruits ou de légumes de leur jardin pendant quinze jours. » Sans commentaires…

www.mdrgf.org

jeudi 9 février 2006

Les français ont peur des pesticides dans leur assiette !

76% des français sont inquiets des résidus de pesticides présents dans leur alimentation, selon un sondage officiel européen.
L'institution européenne responsable de la sécurité alimentaire (EFSA) révèle dans un rapport paru hier (1), que la première inquiétude en matière de sécurité alimentaire de tous les européens est la présence de pesticides dans leur alimentation, et ce à 71% (2).

En France ce sont 76% des citoyens qui se déclarent inquiets. Plutôt que de reconnaître la légitimité de cette inquiétude et la nécessité de réduire l'utilisation des pesticides, l'Union des Industries pour le Protection des Plantes (UIPP) a choisi de lancer, ce jeudi 9 février, une campagne de promotion des pesticides, sans réel contenu informatif !

Si l'UIPP a choisi de faire de la désinformation, passant sous silence tous les dangers des pesticides, le MDRGF a décidé, lui, de diffuser une information sérieuse et accessible sur l'impact des pesticides sur la santé et l'environnement et sur les alternatives à leur utilisation, sur le site : http://www.stop-pesticides.fr/ , en ligne dans les prochains jours...

1. Risk Issues Executive Summary on Food Safety Fieldwork September - October 2005. Publication February 2006 Sondage réalisé à la demande de la direction générale de la santé et de la protection des consommateurs et par l'EFSA (Autorité Européenne de Sécurité Alimentaire)
2. rapport complet téléchargeable à : http://mdrgf.c.topica.com/maaetE1aboaVHbee6JsbafpL0Q/
Retrouvez le MDRGF sur son site internet : http://www.mdrgf.org/

jeudi 2 février 2006

Défaite pour les pesticides au Canada

Depuis janvier 2002, la ville de Toronto a mis en place une politique de réduction des pesticides. Après une période de consultation des parties prenantes, les élus ont décidé d'aller au-delà d'une simple campagne de communication.

Un arrêté municipal de 2003, qui cible les propriétaires privés et publics de pelouses et de jardins, prévoit une restriction progressive de la consommation d'insecticides, d'herbicides et de fongicides.
La raison: «Même s'il y a encore beaucoup à apprendre sur les impacts sanitaires des pesticides, nous en savons assez pour mettre en place une approche de précaution», est-il expliqué par la ville de Toronto.

Celle-ci a introduit une amende pouvant aller de 255 à 5.000 dollars canadiens (184 à 3.600 euros) pour les utilisateurs de pesticides qui ne respectent pas la réglementation mise en place.

L'arrêté autorise certains produits dont le risque sanitaire est faible.
Des exemptions ont également été prévues, pour contrôler une infestation, traiter le bois, ou pour faire face à un risque sanitaire. La lutte contre les mauvaises herbes n'est pas incluse. Depuis septembre 2005, le système d'amendes vise les sociétés qui s'occupent des pelouses, les propriétés institutionnelles, commerciales et multi-résidentielles. Mais dès 2007, les propriétaires d'habitations privées et les locataires seront aussi concernés.

Cette politique va plus loin que celle, par exemple, de Lyon qui diminue la consommation de pesticides pour les seuls jardins et pelouses appartenant à la municipalité. C'est pourquoi elle a été attaquée par Crop life, une association représentant les fabricants et les distributeurs du secteur phytosanitaire. Son argumentation reposait sur le fait qu'une telle politique ne peut se décider qu'à une échelle fédérale. La décision de la Cour suprême canadienne de rejeter l'appel de Crop life, qui date de novembre dernier, devrait entraîner une généralisation de la restriction de l'utilisation des pesticides dans les villes canadiennes, à commencer par Montréal, Québec ou encore Vancouver.

source : Journal de l'Environnement 31 01 06

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