Depuis janvier 2002, la ville de Toronto a mis en place une politique de réduction des pesticides. Après une période de consultation des parties prenantes, les élus ont décidé d'aller au-delà d'une simple campagne de communication.
Un arrêté municipal de 2003, qui cible les propriétaires privés et publics de pelouses et de jardins, prévoit une restriction progressive de la consommation d'insecticides, d'herbicides et de fongicides.
La raison: «Même s'il y a encore beaucoup à apprendre sur les impacts sanitaires des pesticides, nous en savons assez pour mettre en place une approche de précaution», est-il expliqué par la ville de Toronto.
Celle-ci a introduit une amende pouvant aller de 255 à 5.000 dollars canadiens (184 à 3.600 euros) pour les utilisateurs de pesticides qui ne respectent pas la réglementation mise en place.
L'arrêté autorise certains produits dont le risque sanitaire est faible.
Des exemptions ont également été prévues, pour contrôler une infestation, traiter le bois, ou pour faire face à un risque sanitaire. La lutte contre les mauvaises herbes n'est pas incluse. Depuis septembre 2005, le système d'amendes vise les sociétés qui s'occupent des pelouses, les propriétés institutionnelles, commerciales et multi-résidentielles. Mais dès 2007, les propriétaires d'habitations privées et les locataires seront aussi concernés.
Cette politique va plus loin que celle, par exemple, de Lyon qui diminue la consommation de pesticides pour les seuls jardins et pelouses appartenant à la municipalité. C'est pourquoi elle a été attaquée par Crop life, une association représentant les fabricants et les distributeurs du secteur phytosanitaire. Son argumentation reposait sur le fait qu'une telle politique ne peut se décider qu'à une échelle fédérale. La décision de la Cour suprême canadienne de rejeter l'appel de Crop life, qui date de novembre dernier, devrait entraîner une généralisation de la restriction de l'utilisation des pesticides dans les villes canadiennes, à commencer par Montréal, Québec ou encore Vancouver.
source : Journal de l'Environnement 31 01 06
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