La ficelle est un peu grosse : au motif que les ONG chercheraient à « accabler les agriculteurs de tous les maux de notre société », le Ministre de l’Agriculture cherche à détourner l’attention du public des vrais problèmes sanitaires et environnementaux liés au mode d’agriculture qui a été imposé au monde agricole depuis 60 ans. Ces problèmes sont pourtant réels et aucune personne honnête ne conteste plus la réalité des pollutions des eaux par les nitrates et les pesticides ou l’impact désastreux de ces mêmes pesticides sur la biodiversité ou, pire, sur la santé des agriculteurs eux-mêmes.
Plutôt que d’affronter cette réalité et d’aider le monde agricole à changer, comme le demande la société et comme le souhaite une part croissante de la profession elle-même, le Ministre préfère la fuite et choisi de victimiser le monde agricole…ce qui lui évite de s’attaquer aux vrais problèmes. Il oublie au passage que si les ONG en sont réduites à utiliser d’onéreuses campagnes d’information chocs c’est parce qu’ un certain Lemaire Bruno a choisi, depuis des mois, de piétiner allègrement des engagements gouvernementaux pris dans le cadre du Grenelle de l’Environnement comme en introduisant une évaluation socioéconomique avant le retrait de tout pesticide du marché ou encore en rabotant l’objectif de réduction de leur usage, que le discours de la rue de Varenne situe maintenant d’avantage aux alentours de – 30% que des – 50%, comme le stipule pourtant la loi Grenelle 1. Rappelons également la récente division par 2 du crédit d’impôt accordé aux agriculteurs bio en conversion, ou des dérogations accordées à la pelle à des pesticides pour des « dangers imprévisibles » imaginaires…
Mais peu importe pour le Ministre de piétiner allègrement le principe essentiel de la liberté d’expression, qui donne pourtant clairement à FNE le droit de faire cette campagne qui rend simplement compte de manière non détournée de faits réels, en taxant l’action de ‘scandaleuse’ et en volant ainsi au secours de l’inacceptable.
« Générations Futures pense que ce qui est scandaleux c’est l’attitude d’un Ministre de l’Agriculture qui, soucieux de plaire en haut lieu pour assouvir ses ambitions personnelles, est prêt à tous les renoncements en matière d’environnement, pour éviter les haussements de sourcils de la frange très minoritaire la plus rétrograde du monde agricole. C’est cette attitude d’un ministre au service d’une faction, qui justifie plus qu’amplement la campagne de FNE et qui justifie aujourd’hui le soutien que Générations Futures apporte à cette association. » déclare François Veillerette, porte parole de Générations Futures.