
Générations Futures (ex- MDRGF) est une association de défense de l’environnement agréée, reconnue d’intérêt générale, fondée en 96 par G. Toutain, agronome, et F. Veillerette, enseignant. Nous menons des actions pour informer sur les risques de diverses pollutions ( notamment les substances chimiques surtout les pesticides) et promouvoir des alternatives en vue d'en réduire les impacts négatifs pour la santé et l’environnement. + d'infos sur http://www.generations-futures.fr
lundi 9 juin 2008
Halluin, triste record de dioxine en France
Elle s’est levée, la voix en colère, trop de douleur. «En allaitant, on a voulu donner la vie ! Maintenant, on sait qu’on a pollué nos enfants à la dioxine.» «Quatre enfants ont déclaré une leucémie en une année à Neuville-en-Ferrain [Nord, ndlr]. Ma fille est décédée en trois semaines ! Une prise de sang pour trouver la dioxine, c’est 600 euros. Qu’on nous les fasse rembourser par la Sécu !» Cancers et incinérateurs, c’était le thème de la réunion, à Linselles, près de Tourcoing. Dans la salle, élus, associations, habitants, agriculteurs. Cancer. A Halluin, Roncq, Neuville-en-Ferrain, Linselles, un incinérateur d’ordures ménagères, fermé en 1998, pour cause de dioxine dans le lait des vaches. Ici, aucun registre de cancer, mais des médecins qui ont l’impression que les cancers augmentent. «Beaucoup de sujets jeunes, qui n’étaient pas à risque. Et plusieurs cas dans une même famille», indique Jean Lefebvre, gastro-entérologue à Tourcoing et voisin de l’usine. Après des années de bagarre associative, une étude a révélé mardi que le taux moyen de dioxine dans le sang d’une centaine d’habitants d’Halluin, âgés d’une cinquantaine d’années en moyenne, est de 43 picogrammes par gramme de matière grasse contre près de 28 en moyenne en France. Le taux grimpe à 54 chez les Halluinois qui mangent les œufs de leurs poules, et leurs poulets élevés en plein air. Il est de 300 picogrammes chez l’habitant le plus contaminé. Comparé à une dizaine d’études similaires autour d’incinérateurs, c’est le taux le plus élevé jamais trouvé en France. Les dioxines se fixent dans la graisse animale - donc dans le lait de vache et de femme -, s’accumulent et diminuent peu. La dioxine augmente de 9 % le risque de cancer du sein, de 12 % le risque de lymphome (maladie du sang) malin, entre autres.L’usine d’incinération d’ordures ménagères à proximité, qui crachait le taux élevé de 1 gramme par an à sa fermeture, est-elle responsable ? Les auteurs de l’étude assurent que rien ne permet de le dire. Pourquoi ? Parce que l’enquête témoin faite à Orchies - une petite ville à mi-chemin entre Lille et Valenciennes où il n’y a pas d’incinérateur -, sur une vingtaine d’habitants, révèle des concentrations de près de 40 picogrammes et de 48 chez les consommateurs de produits de leurs volailles. Une étude sur un échantillon assez faible qui accréditerait l’idée que finalement, dans le Nord-Pas-de-Calais, région industrielle, il y aurait un taux élevé de dioxines un peu partout. «Scandaleux». Pourtant autour d’Halluin, le lait produit est interdit à la vente et il est déconseillé aux particuliers de consommer leurs volailles élevées en plein air, ainsi que leurs œufs. Michel Autès (Verts), vice-président du conseil régional chargé de la santé, estime qu’il est «scandaleux» que les moyens ne soient pas donnés pour établir un registre des cancers dans la région. «Il devait exister pour le Nord, puis il a été réduit, faute de moyens, à la communauté urbaine de Lille, puis à Lille et aux villes alentour.» Villes parmi lesquelles ne figure pour l’instant pas… Halluin. HAYDÉE SABÉRAN Libération jeudi 5 juin 2008
lundi 19 mai 2008
Insecticide Cruiser : L'Allemagne suspend son autorisation au nom du principe de précaution !
Communiqué du MDRGF
Alors que la France a donné une Autorisation de Mise sur le Marché au Cruiser en début d’année suite à une demande de la société Syngenta dans le cadre d'une procédure de reconnaissance mutuelle avec l’Allemagne , l’Allemagne vient de décider le 15 mai dernier la suspension de l’autorisation de cet insecticide ! En Allemagne, le Bureau Fédéral pour le protection des consommateurs et la sécurité alimentaire (BVL) a décidé le 15 mai dernier (1)d’ordonner la suspension de l’autorisation des produits pesticides d’enrobage de semences suivants : Cruiser 350 FS, Cruiser OSR Et aussi : Antarc, Chinook, Elado, Faibel, Mesurol liquide, et le Poncho.Pourquoi cette décision ? Cette décision a été prise après un examen attentif des faits concernant les dommages importants sur les abeilles dans les régions du sud ouest de l’Allemagne. Pour le BVL il était nécessaire d’étudier une éventuelle relation entre les empoisonnements d’abeilles signalés et l’utilisation de semences enrobées de pesticides systémiques. L’étude réalisée a révélé que le semis avec certains semoirs pneumatiques conduisait à une exposition des abeilles supérieures à celle originellement modélisée durant le processus d’homologation. La sécurité de l’utilisateur et les techniques de semis devront être également révisées d’après le BVL.Application du principe de précaution. A cause de ces découvertes, pour éviter de nouveaux dégâts sur les abeilles et afin de clarifier définitivement les causes de ces dégâts, le BVL a ordonné, pour des raisons de précautions, une suspension de l’homologation et de l’usage de ces produits jusqu’à nouvel ordre.Retour sur le cas français. Pour rappel l’AFSSA a rendu en novembre 2007 un avis conduisant à l’homologation du Cruiser sur maïs en se basant sur des chiffres fournis par le fabricant (Syngenta) aux autorités allemandes et européennes, ainsi que sur des données complémentaires françaises. Cette avis faisait suite à une demande de la société Syngenta d'autorisation de mise sur le marché dans le cadre d'une procédure de reconnaissance mutuelle avec l’Allemagne, qui avait déjà homologué cet insecticide. Aujourd’hui, les autorités allemandes font machine arrière et, au nom du principe de précaution, retire l’autorisation à ce Cruiser.Le MDRGF demande au gouvernement français de tirer les conclusions de cette décision allemande et de retirer à son tour l’autorisation de mise sur le marché français du Cruiser. « Nous avions prévenu le Ministère de l’Agriculture dès le début 2008 que le Cruiser présenterait des risques inacceptables pour les abeilles. » déclare François Veillerette, Président du MDRGF. « Aujourd’hui, Michel Barnier doit tirer les leçons de la situation allemande qui montre une sous estimation du risque pour les abeilles et retirer immédiatement l’homologation du Cruiser en France. » ajoute t’il.(1) : lire le communiqué du BVL en allemand
Alors que la France a donné une Autorisation de Mise sur le Marché au Cruiser en début d’année suite à une demande de la société Syngenta dans le cadre d'une procédure de reconnaissance mutuelle avec l’Allemagne , l’Allemagne vient de décider le 15 mai dernier la suspension de l’autorisation de cet insecticide ! En Allemagne, le Bureau Fédéral pour le protection des consommateurs et la sécurité alimentaire (BVL) a décidé le 15 mai dernier (1)d’ordonner la suspension de l’autorisation des produits pesticides d’enrobage de semences suivants : Cruiser 350 FS, Cruiser OSR Et aussi : Antarc, Chinook, Elado, Faibel, Mesurol liquide, et le Poncho.Pourquoi cette décision ? Cette décision a été prise après un examen attentif des faits concernant les dommages importants sur les abeilles dans les régions du sud ouest de l’Allemagne. Pour le BVL il était nécessaire d’étudier une éventuelle relation entre les empoisonnements d’abeilles signalés et l’utilisation de semences enrobées de pesticides systémiques. L’étude réalisée a révélé que le semis avec certains semoirs pneumatiques conduisait à une exposition des abeilles supérieures à celle originellement modélisée durant le processus d’homologation. La sécurité de l’utilisateur et les techniques de semis devront être également révisées d’après le BVL.Application du principe de précaution. A cause de ces découvertes, pour éviter de nouveaux dégâts sur les abeilles et afin de clarifier définitivement les causes de ces dégâts, le BVL a ordonné, pour des raisons de précautions, une suspension de l’homologation et de l’usage de ces produits jusqu’à nouvel ordre.Retour sur le cas français. Pour rappel l’AFSSA a rendu en novembre 2007 un avis conduisant à l’homologation du Cruiser sur maïs en se basant sur des chiffres fournis par le fabricant (Syngenta) aux autorités allemandes et européennes, ainsi que sur des données complémentaires françaises. Cette avis faisait suite à une demande de la société Syngenta d'autorisation de mise sur le marché dans le cadre d'une procédure de reconnaissance mutuelle avec l’Allemagne, qui avait déjà homologué cet insecticide. Aujourd’hui, les autorités allemandes font machine arrière et, au nom du principe de précaution, retire l’autorisation à ce Cruiser.Le MDRGF demande au gouvernement français de tirer les conclusions de cette décision allemande et de retirer à son tour l’autorisation de mise sur le marché français du Cruiser. « Nous avions prévenu le Ministère de l’Agriculture dès le début 2008 que le Cruiser présenterait des risques inacceptables pour les abeilles. » déclare François Veillerette, Président du MDRGF. « Aujourd’hui, Michel Barnier doit tirer les leçons de la situation allemande qui montre une sous estimation du risque pour les abeilles et retirer immédiatement l’homologation du Cruiser en France. » ajoute t’il.(1) : lire le communiqué du BVL en allemand
jeudi 1 mai 2008
Le 13 mai : manisfestez contre les OGM partout en france !
OGM : Mobilisez-vous le 13 mai à 13h00Selon un sondage récent, 78% des personnes interrogées jugent prioritaire de développer l'agriculture biologique, tandis que 14% sont du même avis pour le développement de cultures génétiquement modifiées (OGM). 80% estiment qu'il n'est "pas prioritaire" de développer les cultures d'OGM.Devant ce constat, un collectif d'organisation initié par le WWF et soutenu par le MDRGF, Greenpeace, les amis de la Terre et bien d'autres lance un appel de mobilisation pour faire entendre nos voix aux députés qui voteront le projet de loi OGM entre le 14 et le 15 mai 2008.Cet Appel à pique-niquer le 13 mai à 13 h 00 est l'expression de notre refus commun de nous laisser imposer les OGM dans nos assiettes, nos AOC et nos terroirs. Nos élus ont le devoir de préserver l'environnement et notre santé.retrouvez sur le site http://www.stopauxogm.fr tous les éléments pour vous informer sur les lieux de manisfestation et aussi pour amplifier la mobilisation. Agissez avec nous!
samedi 5 avril 2008
Cancer et environnement
Annie Sasco, épidémiologiste à l'Inserm
"Face au cancer, il existe des éléments que l'individu ne peut pas contrôler"
LE MONDE 01.04.08
Médecin épidémiologiste, le docteur Annie Sasco a travaillé plus de vingt ans au Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Elle est désormais directrice de recherche à l'Inserm (unité 897-Bordeaux), responsable de l'équipe épidémiologie pour la prévention du cancer.Question : Dans son rapport du 18 février, l'académie nationale de médecine note une diminution du nombre de cancers du sein depuis 2005 et l'attribue à la moindre utilisation des traitements hormonaux substitutifs (THS). Les études scientifiques mettant en cause les effets secondaires des THS datent du début des années 2000.
Peut-on, si vite, mesurer l'impact d'un moindre recours à ces traitements ?
Réponse : Les produits de nature hormonale peuvent avoir deux types d'action. Soit être un cancérogène au sens traditionnel du terme, c'est-à-dire capable d'induire une mutation de l'ADN, soit être un excellent facteur de croissance, donc favoriser la croissance des cellules, en particulier des cellules cancéreuses. Comme il s'agit d'un effet de promotion à relativement court terme, cela peut expliquer que, si on supprime le THS chez des femmes qui, du fait de leur âge, sont susceptibles d'avoir dans leurs organismes quelques cellules cancéreuses (ce qui ne veut pas dire que toutes feront un cancer), on parvienne à une baisse rapide du nombre de cancers. Chez certains individus, des cellules cancéreuses peuvent rester tranquilles dans leur coin, contrôlées par l'organisme. Mais si on les aide à pousser en leur donnant des facteurs de croissance elles vont se réveiller. Néanmoins, le cancer qui arrive n'est pas forcément lié uniquement au THS. Il y a toujours plusieurs facteurs mais le THS peut favoriser l'apparition du cancer du sein.
Q : L'académie prend position en faveur de la chimioprévention pour les femmes étant - pour des raisons génétiques - exposées à très haut risque au cancer du sein. Qu'en pensez-vous ?
R : Je pense qu'il est urgent d'attendre et que, de toute façon, cela ne peut pas être une solution pour l'ensemble de la population. La médicalisation croissante n'est pas la seule solution. Actuellement, on assiste à un dérapage : on traite des gens qui ne sont pas encore malades pour éviter qu'ils ne tombent malades. C'est vrai dans beaucoup de pathologies (hypertension, cholestérol, etc.). Le problème est que nous ne sommes pas sûrs de réellement empêcher la survenue de la maladie et que sont utilisés des médicaments, peut-être efficaces, mais agressifs, avec des effets secondaires. Même lorsqu'ont été proposés des médicaments considérés comme non dangereux, tels que les vitamines (bétacarotène, alpha-tocophérol), pour éviter le cancer du poumon chez les fumeurs, cela n'a pas marché. On avait remarqué que les gens qui développaient un cancer du poumon avaient des taux de vitamines dans leur sang plus bas. L'idée a alors été de leur donner un supplément de vitamines. Un premier essai réalisé, il y a quinze ans, en Finlande, a montré que ceux à qui on avait donné des vitamines avaient fait plus de cancers du poumon que ceux à qui on n'avait rien donné. Il n'est jamais neutre de modifier, par des moyens pharmacologiques, les apports des gens. Dans l'alimentation, c'est pareil. Il faut être naïf pour croire qu'avec quelques molécules chimiques insérées dans des gélules on reproduit tous les effets d'une classe d'aliments. C'est rechercher la facilité sous prétexte qu'il est plus facile de prescrire que de proscrire.
Q : Comment améliorer la prévention vis-à-vis du cancer ?
R : Dire qu'il ne faut pas fumer, boire le moins d'alcool possible, avoir une alimentation équilibrée, de préférence sans trop de résidus de pesticides et de polluants divers, faire de d'exercice physique, tout cela est très bien. Mais il existe d'autres éléments que l'individu ne peut pas contrôler : l'air qu'il respire, l'eau qu'il boit, l'endroit où il habite, l'exposition aux champs électromagnétiques. Il faudrait être plus drastique notamment sur les pesticides. Aujourd'hui, quand on fait un repas normal, en France, on est exposé aux résidus de 21 pesticides. Il faudrait davantage éliminer de notre mode de vie et de notre environnement les composés dont on sait avec certitude ou que l'on soupçonne très fortement d'être des cancérogènes pour l'être humain. Mais on se heurte à des intérêts commerciaux. Cela relève de décisions politiques sur lesquels chacun d'entre nous peut peser.
Q : Mais les récentes études montrent que le rôle joué par l'environnement (eau, air, alimentation) est extrêmement minime, inférieur à 1 %, dans les causes des cancers...
R : Les chiffres dont on dispose reflètent ce qui s'est passé au cours des trente dernières années. Il y a quarante ans, il y avait infiniment moins, dans notre environnement, de pesticides ou de champs électromagnétiques. Le téléphone portable, le Wi-Fi n'existaient pas. Or le cancer est un effet secondaire à long terme. Il faut vingt ou quarante ans, pour faire un cancer. Les effets du téléphone portable, par exemple, commencent juste à être entraperçus. Nous baignons dans les ondes. Qu'il s'agisse de l'alimentation, des radiations ionisantes, des champs électromagnétiques, des dioxines, ou encore de certains cosmétiques, faut-il attendre une certitude absolue ? Ou dire qu'il faudrait quand même faire attention parce que nous avons des données chez l'animal et quelques-unes sur l'être humain qui ne sont pas vraiment rassurantes. Pour les cosmétiques, il faut savoir que ce n'est pas le prix qui fait la différence de qualité.
Q : Cela risque de faire beaucoup de choses vis-à-vis desquelles on serait censé faire attention...
R : Je ne veux pas angoisser les populations. Mais il est légitime de poser ces questions. L'augmentation du nombre de cancers est liée en partie au vieillissement de la population et au dépistage (c'est caricatural pour la prostate), mais cela est loin de tout expliquer. Le 27 novembre, à l'université Qinghua de Pékin, Nicolas Sarkozy, lui-même, a déclaré : "Les opinions publiques demandent que nous agissions ensemble pour que cesse le scandale des cancers dus à la pollution". Je suis pleinement d'accord.
"Face au cancer, il existe des éléments que l'individu ne peut pas contrôler"
LE MONDE 01.04.08
Médecin épidémiologiste, le docteur Annie Sasco a travaillé plus de vingt ans au Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Elle est désormais directrice de recherche à l'Inserm (unité 897-Bordeaux), responsable de l'équipe épidémiologie pour la prévention du cancer.Question : Dans son rapport du 18 février, l'académie nationale de médecine note une diminution du nombre de cancers du sein depuis 2005 et l'attribue à la moindre utilisation des traitements hormonaux substitutifs (THS). Les études scientifiques mettant en cause les effets secondaires des THS datent du début des années 2000.
Peut-on, si vite, mesurer l'impact d'un moindre recours à ces traitements ?
Réponse : Les produits de nature hormonale peuvent avoir deux types d'action. Soit être un cancérogène au sens traditionnel du terme, c'est-à-dire capable d'induire une mutation de l'ADN, soit être un excellent facteur de croissance, donc favoriser la croissance des cellules, en particulier des cellules cancéreuses. Comme il s'agit d'un effet de promotion à relativement court terme, cela peut expliquer que, si on supprime le THS chez des femmes qui, du fait de leur âge, sont susceptibles d'avoir dans leurs organismes quelques cellules cancéreuses (ce qui ne veut pas dire que toutes feront un cancer), on parvienne à une baisse rapide du nombre de cancers. Chez certains individus, des cellules cancéreuses peuvent rester tranquilles dans leur coin, contrôlées par l'organisme. Mais si on les aide à pousser en leur donnant des facteurs de croissance elles vont se réveiller. Néanmoins, le cancer qui arrive n'est pas forcément lié uniquement au THS. Il y a toujours plusieurs facteurs mais le THS peut favoriser l'apparition du cancer du sein.
Q : L'académie prend position en faveur de la chimioprévention pour les femmes étant - pour des raisons génétiques - exposées à très haut risque au cancer du sein. Qu'en pensez-vous ?
R : Je pense qu'il est urgent d'attendre et que, de toute façon, cela ne peut pas être une solution pour l'ensemble de la population. La médicalisation croissante n'est pas la seule solution. Actuellement, on assiste à un dérapage : on traite des gens qui ne sont pas encore malades pour éviter qu'ils ne tombent malades. C'est vrai dans beaucoup de pathologies (hypertension, cholestérol, etc.). Le problème est que nous ne sommes pas sûrs de réellement empêcher la survenue de la maladie et que sont utilisés des médicaments, peut-être efficaces, mais agressifs, avec des effets secondaires. Même lorsqu'ont été proposés des médicaments considérés comme non dangereux, tels que les vitamines (bétacarotène, alpha-tocophérol), pour éviter le cancer du poumon chez les fumeurs, cela n'a pas marché. On avait remarqué que les gens qui développaient un cancer du poumon avaient des taux de vitamines dans leur sang plus bas. L'idée a alors été de leur donner un supplément de vitamines. Un premier essai réalisé, il y a quinze ans, en Finlande, a montré que ceux à qui on avait donné des vitamines avaient fait plus de cancers du poumon que ceux à qui on n'avait rien donné. Il n'est jamais neutre de modifier, par des moyens pharmacologiques, les apports des gens. Dans l'alimentation, c'est pareil. Il faut être naïf pour croire qu'avec quelques molécules chimiques insérées dans des gélules on reproduit tous les effets d'une classe d'aliments. C'est rechercher la facilité sous prétexte qu'il est plus facile de prescrire que de proscrire.
Q : Comment améliorer la prévention vis-à-vis du cancer ?
R : Dire qu'il ne faut pas fumer, boire le moins d'alcool possible, avoir une alimentation équilibrée, de préférence sans trop de résidus de pesticides et de polluants divers, faire de d'exercice physique, tout cela est très bien. Mais il existe d'autres éléments que l'individu ne peut pas contrôler : l'air qu'il respire, l'eau qu'il boit, l'endroit où il habite, l'exposition aux champs électromagnétiques. Il faudrait être plus drastique notamment sur les pesticides. Aujourd'hui, quand on fait un repas normal, en France, on est exposé aux résidus de 21 pesticides. Il faudrait davantage éliminer de notre mode de vie et de notre environnement les composés dont on sait avec certitude ou que l'on soupçonne très fortement d'être des cancérogènes pour l'être humain. Mais on se heurte à des intérêts commerciaux. Cela relève de décisions politiques sur lesquels chacun d'entre nous peut peser.
Q : Mais les récentes études montrent que le rôle joué par l'environnement (eau, air, alimentation) est extrêmement minime, inférieur à 1 %, dans les causes des cancers...
R : Les chiffres dont on dispose reflètent ce qui s'est passé au cours des trente dernières années. Il y a quarante ans, il y avait infiniment moins, dans notre environnement, de pesticides ou de champs électromagnétiques. Le téléphone portable, le Wi-Fi n'existaient pas. Or le cancer est un effet secondaire à long terme. Il faut vingt ou quarante ans, pour faire un cancer. Les effets du téléphone portable, par exemple, commencent juste à être entraperçus. Nous baignons dans les ondes. Qu'il s'agisse de l'alimentation, des radiations ionisantes, des champs électromagnétiques, des dioxines, ou encore de certains cosmétiques, faut-il attendre une certitude absolue ? Ou dire qu'il faudrait quand même faire attention parce que nous avons des données chez l'animal et quelques-unes sur l'être humain qui ne sont pas vraiment rassurantes. Pour les cosmétiques, il faut savoir que ce n'est pas le prix qui fait la différence de qualité.
Q : Cela risque de faire beaucoup de choses vis-à-vis desquelles on serait censé faire attention...
R : Je ne veux pas angoisser les populations. Mais il est légitime de poser ces questions. L'augmentation du nombre de cancers est liée en partie au vieillissement de la population et au dépistage (c'est caricatural pour la prostate), mais cela est loin de tout expliquer. Le 27 novembre, à l'université Qinghua de Pékin, Nicolas Sarkozy, lui-même, a déclaré : "Les opinions publiques demandent que nous agissions ensemble pour que cesse le scandale des cancers dus à la pollution". Je suis pleinement d'accord.
Colloque international : Agriculture Biologique et changement climatique.
Colloque international scientifique et professionnel Agriculture biologique et changement climatique Contribution de l’agriculture biologique et de nos choix alimentaires à l’effet de serre 17 et 18 avril 2008 Enita Clermont, Lempdes, FranceLa réalité du changement climatique et ses conséquences sécheresses, inondations, diminution de la biodiversité etc. sont largement admises, mais dans quelle mesure la pratique de l’agriculture biologique réduit-elle ce fort impact ?La réalité du changement climatique du fait des activités humaines et ses conséquences en terme d’accidents climatiques (sécheresses, inondations…), de diminution de la biodiversité, de risques sanitaires, etc. sont admises par une large majorité de personnes. Or, l’agriculture est la principale source de ces deux gaz. Les émissions de méthane proviennent principalement du tube digestif des ruminants et de la fermentation des effluents d’élevage (fumier, fientes, lisier). Celles de protoxyde d’azote proviennent de la fertilisation azotée et, dans une moindre mesure, des effluents d’élevage. Au total, l’agriculture contribue en France à l’effet de serre à hauteur de 19 %, et, en incluant les secteurs amont et aval, à plus de 30 % des émissions, toutes sources confondues. Toutes ces données posent trois questions par rapport aux orientations de l’agriculture, et en particulier pour les agriculteurs et les consommateurs qui optent pour les produits biologiques : 1. Dans quelle mesure la pratique de l’agriculture biologique réduit-elle ce fort impact ? 2. Que peut-on changer dans les techniques de ce mode de production et dans nos habitudes alimentaires pour aller encore plus loin dans la réduction de cet impact ? 3. Quel conséquences aura le changement climatique sur l’agriculture biologique ? Objectifs du colloque Les objectifs de ce colloque international scientifique et professionnel sont : - de faire le point des connaissances actuelles sur ce thème, - de mettre en évidence les données indiscutables, mais aussi les lacunes, encore nombreuses, dans nos connaissances, en vue de déterminer les besoins de recherche, - d’éclairer sur les pistes d’actions possibles au niveau des décideurs, des agriculteurs, des différents acteurs de la filière agro-alimentaire et des consommateurs, - de favoriser les échanges entre les scientifiques et les professionnels. Parmi les participants, figureront notamment Bernard Seguin directeur de recherche à l’unité Agroclim d’Avignon et Jean-François Soussana, directeur de recherche à l’unité d’Agronomie de Clermont Ferrand. Tous deux ont contribué à la rédaction du 4 rapport du GIEC paru en 2007 etc.Plus d'information sur le colloque >>> Téléchargez le programme complet :http://www.mdrgf.org/pdf/Programme_colloque_agriculture_170408.pdf>>> Contact: Secrétariat colloque Annabel Barthélemy ENITA Clermont, Marmilhat, BP 35, F-63370 LempdesTel : +33 (0)4 73 98 13 29 / Fax : +33 (0)4 73 98 13 90 Internet : www.enitac.fr >>> Lieu du colloque : Site de Marmilhat - BP 35 - 63370 Lempdes Tél. : 04 73 98 13 13 - Fax : 04 73 98 13 00 >>> Dates : le 17 avril de 9h à 19h suivi d’un buffet et le 18 avril de 8h30 à 18hLe samedi matin possibilité de visiter une exploitation en Agriculture biologique Maraîchage ou une exploitation en Agriculture biologique Élevage
jeudi 27 mars 2008
Des pesticides dans le vin !
Résidus de pesticides dans le vin Les associations du Pesticides Action Network Europe (PAN-Europe), dont le MDRGF, publient les résultats d’une campagne d’analyses réalisée sur des vins d’Europe et du monde entier et dénoncent la contamination généralisée de ces vins par des résidus de pesticides.L’Etude. L’étude a été coordonnée par PAN-Europe, et soutenue par le MDRGF pour la France, Global 2000 pour l’Autriche et Greenpeace Allemagne. 40 bouteilles de vin rouge ont été analysées, en provenance de France, d’Autriche, d’Allemagne, d’Italie, du Portugal, d’Afrique du sud, d’Australie et du Chili. 34 étaient issues de l’agriculture intensive et 6 de l’Agriculture Biologique . Résultats : 100% des vins conventionnels testés contaminés. En effet chaque échantillon testé contient en moyenne plus de 4 résidus de pesticides différents : les plus contaminés d’entre eux contenant jusque 10 pesticides !Niveau de contamination: 5800 fois plus élevée que pour l’eau potable ! Les niveaux de contamination dans cette étude sont variables et ne dépassent pas les limites maximales autorisées (LMR). Cependant, il est à noter qu’il n’existe pas de LMR vin a proprement parler mais qu’on se réfère à celles utilisées pour le raisin qui sont très élevées. Il faut en outre préciser que les niveaux de contamination observés dans le vin sont considérablement plus élevés que les niveaux tolérés pour les pesticides dans l’eau puisque qu’on a trouvé dans certains vins testés des quantités jusqu’à plus de 5800 fois supérieures aux Concentrations Maximales Admissibles (CMA) autorisées par pesticide dans l’eau du robinet !Risques sanitaires. Ces nombreux résidus témoignent d’une utilisation très intensive de pesticides en viticulture. Parmi ces résidus trouvés de nombreuses molécules sont des cancérigènes possibles ou probables, des toxiques du développement ou de la reproduction, des perturbateurs endocriniens ou encore des neurotoxiques .Vins biologiques. Les vins biologiques analysés ne renferment pas de résidus de pesticides à l’exception d’un échantillon de Bourgogne dans lequel on a trouvé des quantités faibles d’un produit. Cette présence est expliquée par les dérives des pulvérisations en provenance des parcelles voisines . Cette contamination des viticulteurs biologiques, quoique rare et à de faibles quantités, est totalement inacceptable.« L’étude réalisée par PAN et le MDRGF montre que l’utilisation très intensive de pesticides en viticulture - 20% des pesticides utilisés sur 3% de la surface agricole - a comme conséquence la présence systématique de nombreux résidus dans les vins. Il est grand temps, conformément aux décisions du Grenelle, que la viticulture réduise sa consommation de pesticides pour réduire l’exposition des consommateurs en privilégiant les techniques alternatives aux pesticides. Ce sont ces systèmes alternatifs dont le MDRGF fait la promotion lors de la 3ème semaine sans pesticides qui a lieu du 20 au 30 mars. » déclare F. Veillerette, Président du MDRGF et administrateur du réseau PAN-Europe. « En outre, les représentants du gouvernement français devront absolument tout faire pour que les législations européennes sur les pesticides en préparation éliment les pesticides les plus dangereux et favorisent les systèmes qui réduisent fortement, ou se passent complètement, de ces toxiques » ajoute F. Veillerette.télécharger l'étude complète :http://mdrgf.c.topica.com/maakF43abF0o4bIDu65eafpL0Q/télécharger le communiqué de presse :http://mdrgf.c.topica.com/maakF43abF0o5bIDu65eafpL0Q/lire l'article de Libération de ce 27 mars :http://mdrgf.c.topica.com/maakF43abF0o6bIDu65eafpL0Q/
mercredi 19 mars 2008
Bio attitude sans béatitude et 3ème SSP
3 ° Semaine Pour les Alternatives Aux Pesticides : c'est parti!
Demain débutera la nouvelle édition de la Semaine Sans Pesticides qui se tiendra du 20 au 30 mars. Au programme dejà plus de 250 événements partout en France et pour la première fois aussi en Europe (Angleterre, Belgique, Suède...) et au Québec!Venez nombreux(ses) découvrir pourquoi et comment se passer des pesticides. Les organisations participantes vous proposent des ateliers de formation au jardinage bio, des conférences débats, des spectacles, des visites de fermes bio, des projections de films, des expositions etc. 10 jours de sensibilisation ludiques et informatifs.Alors que le Grenelle nous promet une réduction de moitié de l'usage des pesticides et une augmentation des terres agricoles consacrées à l'Agriculture Biologique, des hommes et des femmes se mobilisent dans le monde pour vous prouver que c'est possible et nécessaire. Nous vous attendons!Pour plus d'information, rendez-vous sur le site http://mdrgf.c.topica.com/maakzC1abFOfCbIDu65eafpL0Q/
'Bioattitude sans béatitude' : un nouveau film en DVD parait à l'occasion de cette nouvelle semaine sans pesticides !
Nous sommes heureux de vous annoncer la sortie DVD du documentaire du réalisateur Olivier Sarrazin : "Bioattitude sans béatitude"."Une enquête sérieuse mais non dénuée d'humour .. Un petit bijou de film vif, drôle et bourré d'informations" Télérama. L'édition DVD de ce documentaire a été co-produite par le MDRGF. Un effort a été fait tant sur le contenu du DVD que sur sa forme: une version longue de 52 min et une version courte de 20 min pour lancer des débats vous sont proposés ainsi que divers bonus... . Un beau cadeau à faire pour les fêtes de Pâques !Vous pouvez vous le procurer en nous le commandant - Comment? Téléchargez le bon de commande sur: http://mdrgf.c.topica.com/maakzC1abFOfVbIDu65eafpL0Q/ remplissez-le et renvoyez-le nous accompagné de votre règlement à : MDRGF 40 rue de Malte, 75011 Paris ou en renvoyant simplement sur papier libre vos coordonnées accompagnées de votre règlement. Tarif: 15 Euros ttc/DVD - Pour les commandes de plus de 10 DVD, promotion: 12 Euros par DVD N'oubliez pas d'ajoutez les frais de port France métropolitaine : les frais d'expéditions sont facturés 2,50 Euros pour 1 document , 6 Euros pour 2, 8 Euros pour 3 . Pour plus de 3 documents compter au minimum 8 Euros en fonction du poids.Autres Etats membres de 'UE : Une participation de 6Euros pour 1 document , 10 euros pour 2, 14 euros pour 3 - pour plus de 3 documents compter au minimum 14 Euros en fonction du poids Envois hors de France métropolitaine et UE : Une participation de 10 Euros pour 1 document - 15 Euros pour 2 documents , 19 Euros pour 3 documents - pour plus de 3 documents compter au minimum 19 Euros en fonction du poids
Demain débutera la nouvelle édition de la Semaine Sans Pesticides qui se tiendra du 20 au 30 mars. Au programme dejà plus de 250 événements partout en France et pour la première fois aussi en Europe (Angleterre, Belgique, Suède...) et au Québec!Venez nombreux(ses) découvrir pourquoi et comment se passer des pesticides. Les organisations participantes vous proposent des ateliers de formation au jardinage bio, des conférences débats, des spectacles, des visites de fermes bio, des projections de films, des expositions etc. 10 jours de sensibilisation ludiques et informatifs.Alors que le Grenelle nous promet une réduction de moitié de l'usage des pesticides et une augmentation des terres agricoles consacrées à l'Agriculture Biologique, des hommes et des femmes se mobilisent dans le monde pour vous prouver que c'est possible et nécessaire. Nous vous attendons!Pour plus d'information, rendez-vous sur le site http://mdrgf.c.topica.com/maakzC1abFOfCbIDu65eafpL0Q/
'Bioattitude sans béatitude' : un nouveau film en DVD parait à l'occasion de cette nouvelle semaine sans pesticides !
Nous sommes heureux de vous annoncer la sortie DVD du documentaire du réalisateur Olivier Sarrazin : "Bioattitude sans béatitude"."Une enquête sérieuse mais non dénuée d'humour .. Un petit bijou de film vif, drôle et bourré d'informations" Télérama. L'édition DVD de ce documentaire a été co-produite par le MDRGF. Un effort a été fait tant sur le contenu du DVD que sur sa forme: une version longue de 52 min et une version courte de 20 min pour lancer des débats vous sont proposés ainsi que divers bonus... . Un beau cadeau à faire pour les fêtes de Pâques !Vous pouvez vous le procurer en nous le commandant - Comment? Téléchargez le bon de commande sur: http://mdrgf.c.topica.com/maakzC1abFOfVbIDu65eafpL0Q/ remplissez-le et renvoyez-le nous accompagné de votre règlement à : MDRGF 40 rue de Malte, 75011 Paris ou en renvoyant simplement sur papier libre vos coordonnées accompagnées de votre règlement. Tarif: 15 Euros ttc/DVD - Pour les commandes de plus de 10 DVD, promotion: 12 Euros par DVD N'oubliez pas d'ajoutez les frais de port France métropolitaine : les frais d'expéditions sont facturés 2,50 Euros pour 1 document , 6 Euros pour 2, 8 Euros pour 3 . Pour plus de 3 documents compter au minimum 8 Euros en fonction du poids.Autres Etats membres de 'UE : Une participation de 6Euros pour 1 document , 10 euros pour 2, 14 euros pour 3 - pour plus de 3 documents compter au minimum 14 Euros en fonction du poids Envois hors de France métropolitaine et UE : Une participation de 10 Euros pour 1 document - 15 Euros pour 2 documents , 19 Euros pour 3 documents - pour plus de 3 documents compter au minimum 19 Euros en fonction du poids
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